L´adhésion de la Palestine à l´Unesco est d´abord une victoire des partisans de la sauvegarde du patrimoine de l´humanité. Dans l´esprit des Etats qui ont voté pour, la Palestine est en soi un patrimoine de l´humanité pour être le berceau des religions monothéistes.
Une terre historique occupée et son peuple réduit à l´état de réfugié, sans Etat et sans culture. C´est ainsi que les Etats-Unis, Israël et la minorité de gouvernements qui ont voté contre l´adhésion de la Palestine à l´Unesco voient la terre des Prophètes. C´est une reconnaissance culturelle internationale avant la reconnaissance juridique de l´Etat palestinien qui aspire à être le 194e Etat membre des Nations unies.
C´est une grande victoire politique dont le président Mahmoud Abbas avait besoin pour poursuivre sa mission d´obtenir la reconnaissance politique au plan international du futur Etat palestinien. Le Président Mahmoud Abbas n´aura aucune difficulté à faire passer son projet au niveau de l´Assemblée générale de l´ONU. Déjà, plus de 130 pays ont fait savoir qu´ils appuient l´entrée de plein droit de la Palestine à l´ONU.
L´écrasante majorité des pays qui s´est prononcée lundi au conseil général de l´Unesco en faveur de l´adhésion de la Palestine à cet important organisme de l´ONU pour la culture va donner plus de poids encore à l´initiative palestinienne à l´ONU.
Le poids du lobby judéo-chrétien
Contrariés, les Etats-Unis et Israël, avec une poignée d´amis dont le Canada, le Royaume-Uni et la sphère de ses satellites de l´océan indien dont l´Australie et la Nouvelle-Zélande, tentent de décourager cette action. Washington n´a pas hésité à agiter le spectre de son veto.
L´administration américaine a menacé Mahmoud Abbas de lui couper l´aide de 500 millions d´euros/an que les Palestiniens reçoivent des Américains. Une aide conditionnée et qui est loin d´être autre chose qu´un instrument de chantage pour dissuader l´Autorité nationale palestinienne de toute initiative n´allant pas dans le sens de ce que veut le lobby juif.
Cette puissante confrérie judéo-chrétienne qui fait et défait les gouvernements des Etats-Unis est largement aux mains des barons de la finance américaine. Elle tient les 3/4 du Congrès américain. En 2009, l´AIPAC (lobby juif) a conduit 80 sénateurs en pèlerinage au pied de la Mosquée Al Aqsa et leur a fait visiter tous les sites historiques musulmans revendiqués par le judaïsme et le sionisme.
Des colonies juives sur les sites de l´Islam
La protection d´Al Aqsa des fouilles du tombeau de Salomon dans ses sous-sols, la restauration des la mosquée historique de Hébron et la mosquée Bilal de Bethlehem des autres symboles de l´Islam en Palestine dépend aujourd´hui moins de l´Unesco que du bon vouloir des autorités d´occupation israélienne.
Sans surprise, l´administration américaine a réagi précipitamment à l´annonce de l´adhésion de la Palestine à l´Unesco, en décidant de suspendre sa contribution financière de 50 millions d´euros/an à cet organisme. Un véritable chantage à la légalité internationale. L´objectif d´une mesure bassement financière est de mettre en difficulté l´Unesco pour paralyser sa noble mission de protection du patrimoine de l´humanité.
Ce chantage, Washington le veut aussi comme un avertissement aux pays endettés qui s´aventureraient à voter au Conseil de sécurité en faveur de la reconnaissance de l´Etat palestinien, l´obligeant ainsi à user de son droit de veto. Ce sera un acte d´animosité que les pays arabes et musulmans ne manqueront pas d´apprécier comme tel.
Le vrai message du Printemps arabe
Le Printemps arabe est un projet géopolitique régional planifié et soutenu par les Etats-Unis pour consolider leur influence dans cette partie du monde où Israël a un rôle de gendarme au service de leurs intérêts.
Les peuples arabes qui ont mis fin aux régimes pro-américains de Ben Ali, Moubarak et bientôt celui de Abdallah Salah, en attendant mieux dans le Golfe, savent que l´insistance occidentale sur la protection des droits de l´homme en Egypte, en Tunisie, Libye, en Syrie et au Yémen est un scénario imaginé à Washington, à Paris et à Londres pour casser l´unité du monde arabe.
Le Printemps arabe vu depuis ces capitales alliées de l´Etat hébreu est une supercherie, une manière de détourner les peuples arabes de la cause commune, la Palestine, et forcer ainsi les Palestiniens à faire la paix avec les Israéliens dans les conditions d´Israël.
Entre autres, de renoncer au caractère culturel universel d´Al Qods, la ville sainte de l´Islam, de reconnaître le caractère juif de la Palestine historique, berceau des religions monothéistes, de reconnaître le droit de l´Etat hébreu de raser les sites culturels de la Palestine historique pour y construire de nouvelles colonies pour les juifs venus des
pays de l´Est de l´Europe, de Pologne ou de Tchéquie, deux pays farouchement opposés à l´entrée de la Palestine à l´ONU qui ont voté lundi contre son adhésion à l´Unesco.
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Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamid A
Source : www.letempsdz.com