Algérie

Le chantage abject des islamistes



Le chantage abject des islamistes
L'électorat islamiste blasé ne s'est pas mobilisé pour l'Alliance verte
Les députés de Soltani et de Djaballah n'assumeraient pas leur mandat, au grand dam des électeurs qui leur ont accordé leur confiance.
L'échec des islamistes victimes de leur réputation participationniste, les a mis dos au mur. Si les chefs et les directions des formations islamistes ont mis en avant un masque requinqué, leur chant des sirènes n'a aucune prise sur l'électorat. Les islamistes menacent d'importer en Algérie le Printemps arabe à la tunisienne. Aussi ahurissant que cela puisse paraître, ils brandissent la menace de se retirer de l'APN et promettent une perspective des plus agitées, qui guette l'Algérie dans des délais plus ou moins rapprochés.
Les dirigeants de l'Alliance verte crient à la fraude en omettant de dire que leur chef de file, héritier de Mahfoudh Nahnah, est constamment en lune de miel avec le pouvoir et qu'il a été sanctionné. En tout cas, Bouguerra Soltani n'a jamais cédé un pouce de cette stratégie. Le MSP ou l'ex-Hamas a toujours préféré l'entrisme. Se raccrocher aux branches en implorant l'électorat relève de l'hypocrisie morale et politique. Djaballah, lui aussi, a toujours sacrifié la tentation d'être dans l'opposition au pragmatisme politique. Pas la peine de s'en offusquer. Leur stratégie ambivalente et d'entrisme au gouvernement et à l'APN les a pratiquement coupés de la base électorale. L'électorat islamiste blasé ne s'est pas mobilisé. Depuis l'entrée du MSP en 1997 au Parlement, le parti a eu à coopérer avec le système. Le MSP avait déjà connu une hémorragie en perdant de nombreux cadres et militants refusant que leur parti puisse soutenir, en 1999, un candidat plutôt qu'un autre après que Mahfoudh Nahnah eut été interdit de prendre part à la présidentielle. Pas seulement, les cadres du MSP, tentés par l'embourgeoisement, ne sont pas disposés à abandonner leurs gains. Si les électeurs du FLN et du RND tirent une certaine fierté de la participation de leurs partis au gouvernement, cela n'est pas le cas des électeurs islamistes. Sa tendance à une participation toujours renforcée contre quelques promotions individuelles, le MSP ne doit ni ne pourra se cacher derrière son retrait tardif et tactique de l'Alliance présidentielle à la veille des législatives mais devra pouvoir avaler ses couleuvres. En fin de compte, l'entrisme s'est traduit par une crise du militantisme. La dépolitisation s'est d'ailleurs généralisée, elle touche tous les courants et tendances politiques. Le président du Front de la justice et du développement, Abdallah Djaballah, a dénoncé hier vigoureusement le scrutin législatif du 10 mai en Algérie qui, selon lui, a laminé les islamistes et menace le pays d'une révolution. «Nous ne reconnaissons pas ces résultats», a-t-il déclaré. Ils «ont fermé la porte du changement par les urnes et il ne reste à ceux qui croient au changement que le choix tunisien», a-t-il dit. Ce parti a obtenu sept députés (59 pour l'ensemble des partis islamistes) sur 462 sièges à la nouvelle Assemblée nationale. Le précédent Parlement de 389 sièges comptait 59 députés islamistes de plusieurs partis. Ce scrutin, poursuit-il, a créé une situation d'insécurité et d'instabilité. Le dirigeant de ce parti, agréé en 2012 avait auparavant fondé deux partis El-Islah (Réforme) et En Nahda (Renais-sance), dont il a été ensuite évincé, et qui ont obtenu des sièges dans le nouveau Parlement. «Tôt ou tard le choix sera tunisien», a-t-il encore menacé, en référence à la révolution qui a renversé le 14 janvier 2011 le président Zine el-Abidine Ben Ali et donné le coup d'envoi du Printemps arabe. Même si les résultats reflètent un statu quo politique qui dure depuis des années, les islamistes devraient travailler à conquérir la majorité silencieuse, et les abstentionnistes.
Même son de cloche chez Abdelmadjid Menasra qui soutient que l'explosion sociale ne saurait être que considérable et imminente. Le leader du FC notera que «l'Algérie dont le fichier électoral compte 2 millions de double inscription, a raté une occasion et une opportunité pour un changement démocratique pacifique». Enfin, dans le même ordre d'idées, il a assuré qu'une possibilité de retrait de sa formation avec d'autres partis de l'APN sera examinée par le conseil consultatif du FC au cours de cette semaine.




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