Algérie

Le chant des cigognes 53e partie



Le chant des cigognes 53e partie
Résumé : Le chagrin persistait. Zéliha avait perdu le goût de vivre, si bien qu'elle tenta de se suicider. Secourue à temps, elle est sommée par Ziya de rentrer en Turquie où ses parents la prennent en charge. Après plusieurs mois de traitement, elle reprendra enfin pied. Un jour, elle rencontre Fatten.Je m'empresse de répondre d'une petite voix :- Heu... Merci pour ta sollicitude... Je transmettrais ta sympathie à Ziya...- Non !Le cri lui avait échappé. Je conclus qu'il avait peur de mon mari... Après ce qui s'était passé entre eux, c'était compréhensible...Je pousse un soupir :- Voyons Fatty, Ziya n'est pasun ogre... Il avait même regretté cequi s'était passé lors de cette fameuse soirée...Il hoche la tête d'un air triste :- Je sais... C'était de ma faute... J'étais à moitié ivre, et je ne m'étais pas contrôlé...- Raison de plus pour reconnaître que Ziya n'avait pas l'intention de te faire du mal... D'ailleurs, lui aussi avait regretté son agressivité...- Oui... Je savais qu'il allait le regretter... Mais le mal était fait... Je suis désolé... Je ne voulais pas en arriver là... Le décès de votre enfant m'a ouvert les yeux sur plein de choses... Je comprends maintenant tout le mal qu'il a dû se donner pour garder votre mariage secret et ne pas blesser Aziza.- Heu... Oui... Je ne voulais pas en arriver là moi non plus... Mais les dés étaient jetés.Fatty me serre encore la main :- Je suis de tout c?ur avec vous... Que Dieu vous bénisse... Je ne sais pas si un jour nous nous reverrons, mais je tiens juste à te dire que Ziya est un homme formidable. Tu as de la chance de l'avoir auprès de toi.Sans me laisser le temps de placer un mot, il tourne les talons et se remet à marcher d'un pas rapide et mesuré.Les remords remontent toujours du fond de l'être, mais c'est à chaque fois trop tard. L'amitié des deux cousins en avait pris un sacré coup, et je ne pensais pas qu'un jour ils allaient se retrouver et se pardonner leurs incartades.Je ne touche pas un mot à Ziya de cette rencontre. Je ne savais pas comment lui présenter les choses, ni lui transmettre les regrets sincères de Fatty. Tout ce qui s'était passé était un peu de ma faute aussi... Je me disais que j'étais la seule coupable, et que pour cette fois-ci aussi, j'en payais le tribut.Cependant, je racontais tout à ma mère, qui me conseillera d'effacer ce passé douloureux et de regarder vers l'avenir.C'est ce que je tenterais de faire en rentrant quelques jours plus tard à Paris pour habiter en banlieue. L'endroit était luxueux, calme et reposant. Ziya voulait me faire plaisir et m'aider à reprendre pied, alors que lui-même tentait de noyer sa tristesse et son chagrin dans l'alcool et le jeu.Plusieurs fois, il rentrait tard et ivre mort. Jamais, au grand jamais je ne l'avais vu dans de tels états.Je lui proposais une cure de désintoxication. Mais il refusa, prétextant qu'il buvait avec des amis, et qu'il allait finir par reprendre ses anciennes habitudes.Mais c'était une autre habitude qu'il prenait. Je craignais autant pour sa santé, que pour ses affaires qu'il délaissait de plus en plus.A maintes reprises, je me rendis dans ses bureaux pour traiter son courrier et éviter des retards dans les transactions commerciales. Choses qui nous auraient valu des contentieux inéluctables.Je recevais les clients et excusais les absences prolongées de mon mari, en prétextant des malaises passagers.Mais une fois n'est pas coutume. Ce n'étaient pas tous les clients qui mordaient à l'hameçon, et les plus acharnés réclamaient la présence de Ziya avec qui ils avaient signé et engagé des négociations pour l'importation ou l'exportation de leurs marchandises.Prenant alors l'ultime décision plausible, je prends rendez-vous dans une clinique de désintoxication.Le soir même alors que Ziya rentrait ivre mort, j'appelle l'ambulance.Il avait fallu quatre semaines pleines pour le personnel médical et les spécialistes afin de remettre mon mari d'aplomb et lui faire oublier l'envie de boire à jamais.Il fut un temps, où je l'avais suspecté de se droguer, mais on me rassura. Mon mari était devenu alcoolique, mais n'avait pas touché à la drogue. Cette certitude me réconforta.Lorsque je le ramène à la maison, il n'était plus que l'ombre de lui-même, mais en bien meilleure forme.Le reste n'était plus qu'une question de repos.Un mois passe. Ziya allait beaucoup mieux, et pensait à reprendre le boulot. Je l'avais remplacé au bureau, et avais repris les affaires en main pour quelque temps. Bien sûr, je ne pouvais faire face à tout le travail toute seule, mais il y avait le personnel, et ma secrétaire particulière qui s'avéra encore une fois d'un grand secours.Nous avions fini par raconter aux clients réfractaires que Ziya était hospitalisé et qu'il allait subir une intervention chirurgicale. Cette fois-ci, la pilule est avalée.On me demandait souvent de ses nouvelles, on m'assurait de la sympathie et du soutien requis dans de telles circonstances. Certaines de nos relations voulaient lui rendre visite, mais je m'y opposais, arguant du fait que Ziya était très fatigué et que les médecins déconseillaient les visites.Mes mensonges passaient bien. Avec l'aide du comptable, je revois la situation financière de Ziya et les transactions engagées.(À suivre)Y. H.NomAdresse email




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