Algérie

Le chant des cigognes 52e partie



Le chant des cigognes 52e partie
Résumé : Mohamed-Ali avait contracté la diphtérie. Zéliha est effondrée. Elle pique une crise de nerfs. On lui injectera un sédatif, et à son réveil le bébé était déjà mort. Un drame pour elle et Ziya. Mais si ce dernier surmontait sa peine, Zéliha est obligée d'être suivie par des psychiatres. Un jour, elle retire de sa commode les affaires de son fils.Je m'écroule devant les photos et les jouets de mon petit.Mohamed-Ali, lors de son dernier anniversaire, semblait en si bonne santé et très heureux auprès de ses petits amis. J'avais organisé une petite soirée en son honneur, et il avait soufflé ses deux bougies avec autant de fierté qu'un lionceau dans sa forêt.Puis, tous ensemble nous avons ouvert ses cadeaux, et il s'était endormi sur le fauteuil du salon en serrant contre lui les nouvelles peluches qu'il venait de recevoir. Pour éterniser ces moments, Ziya n'avait cessé de prendre des photos.Ces moments de bonheur me faisaient mal maintenant ! Je voulais mourir. La vie n'avait plus aucun sens pour moi. Je me lève et me rends dans la salle de bain pour avaler tout le tube de barbituriques.Quelques minutes plus tard, ma secrétaire me découvrira sans connaissance, et appellera les secours, puis Ziya.J'avais frôlé la mort, me dira-t-on. Mais c'était ce que je voulais... Je voulais mourir pour rejoindre Mohamed-Ali...Ziya décidera de rester quelques jours auprès de moi et ne me quittera plus. Des semaines durant, je dus repasser chez mon psychiatre qui me conseillera un petit voyage. Mais cette proposition n'avait suscité aucun intérêt en moi. Cependant, Ziya avait pris les devants pour m'envoyer en Turquie, et cette fois-ci chez mes parents.Il ne pouvait me laisser seule et ainsi livrée à mes idées noires, alors qu'il devait reprendre ses activités.La solution était donc de m'éloigner des lieux où avait vécu notre enfant, et de me remettre à ma famille, jusqu'à ce que les choses se clarifient.Ma mère me prendra tout de suite en charge en me proposant une cure de repos. Ziya reste quelques jours avec nous, et profite du calme et de la sérénité qui régnait dans notre maison. Chaque matin, nous faisions un grand tour à travers les jardins et les parcs. Je pouvais marcher, mais je me fatiguais très vite.L'effet des neuroleptiques sur mon organisme s'avérera dévastateur. Très vite, le médecin de famille me déconseillera leur prise et me prescrira des fortifiants et des vitamines. Ma mère me préparait des plats consistants à base de légumes variés, de viandes ou de poissons. Je devais manger au moins trois fruits par jour, et elle y veillait.Je dormais aussi sans somnifères. La longue marche quotidienne me permettait de retrouver mes anciens réflexes, et dès la nuit tombée, je ressentais ce besoin de dormir. Chose que j'avais oubliée depuis le décès de mon fils.Me voyant plus sereine, Ziya décida de reprendre ses activités. Il devait aussi rentrer en Algérie pour voir sa petite famille.Encore une fois, je repense à Aziza, qui ne savait rien de notre relation. Finalement, Ziya n'avait pas eu le courage de lui avouer notre mariage, et de ce fait, il ne pouvait la mettre au courant du décès de notre enfant.Parfois, il m'arrivait de pleurer à chaudes larmes. Le médecin me certifiera que c'était la meilleure thérapie dans de telles situations, et conseillera à mes parents de me laisser "me vider" sans m'interrompre. C'était le chagrin qui sortait par cascades. Tout ce que j'avais refoulé remontait à la surface, et cela me soulageait.Je me sentais beaucoup mieux après ces crises. Parfois, je devenais boulimique, et m'acharnais sur la nourriture, en me goinfrant de tout ce qui me tombait sous la main. Encore une fois, le médecin me rassura : le corps réclamait son dû. Il avait usé de ses réserves pour survivre, et maintenant je devais recharger mes cellules et remettre un peu de graisse sous ma peau.Enfin, je pus retrouver le sourire et l'envie de vivre. Mon chagrin n'était pas totalement oublié... Non... Je l'avais plutôt enfoui au plus profond de moi-même, et de temps à autre, je ressentais un pincement au c?ur et une grande angoisse. Mais le plus gros de l'orage était passé, et je réapprenais à vivre.Je voulais retrouver Ziya à Paris et reprendre mes affaires après une aussi longue absence. Mais mon mari me conseillera de prolonger mon séjour chez mes parents, car il avait vendu notre ancien appartement, et pensait en prendre un autre loin du quartier où j'avais vécu avec mon fils. Il avait compris que les souvenirs risquaient de ressurgir et de m'empoisonner encore l'existence.Mes parents trouvèrent ce raisonnement fort logique. Pour eux, ce que décidait Ziya était toujours pour le mieux.Un jour, de retour du marché, je rencontrai Fatten.Bien que j'aie tenté de l'éviter, il s'approcha de moi et, les larmes aux yeux, me serra la main et me présenta ses condoléances.- Je suis vraiment navré pour toi et Ziya... Je... Je ne savais pas pour le mariage, et non plus pour l'enfant... Heu... Je... Je suis confus Zéliha. Je ne voulais pas te faire du mal... A Ziya non plus... J'étais jaloux de lui... Il avait eu ce qu'il désirait dans cette vie, et moi... (Il écarte ses mains) pratiquement rien...(À suivre) Y. H.NomAdresse email




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