Algérie

Le chant des cigognes 50e partie



Le chant des cigognes 50e partie
Résumé : Après cette fameuse soirée, Ziya avait décidé d'élaborer un plan pour mettre Aziza au courant de son mariage avec Zéliha, sans trop heurter sa sensibilité. Cependant, l'occasion ne s'était pas présentée, et la vie avait repris son cours normal. Le bébé grandissait bien et Zéliha courait les magasins pour rester belle et élégante, et surtout plaire à Ziya.Il aimait me voir sur mon trente et un, et ne ratait pas les occasions pour m'offrir de somptueux tissus ou des costumes qu'il commandait lors de ses déplacements. Il faisait, bien sûr, la même chose pour Aziza, quoique cette dernière préférât de loin les tenues traditionnelles.Je soignais de plus en plus mon apparence. Je choisissais mes toilettes de ville et les coiffes que je devais arborer avec chaque tenue. Je commandais des chaussures d'Italie, me faisais régulièrement des soins corporels et m'achetais des parfums des marques que Ziya semblait apprécier.Tout cela parce que je voulais que mon mari s'attache davantage à moi. Je voulais l'attirer, le rendre jaloux, lui démontrer qu'il était le seul homme que j'aimais, et pour qui j'étais prête à toutes les folies.Mais Ziya était trop occupé. Il avait engagé d'autres gens pour gérer ses affaires dans certains pays, et se déplaçait aussi souvent qu'il le pouvait pour s'assurer des rendements de ses entreprises. Jusque-là, il n'avait pas encore eu le courage de mettre Aziza au courant de notre mariage, ni de la naissance de Mohamed-Ali.Mon fils allait sur ses deux ans, et je ne pouvais plus me séparer de lui. J'avais ouvert des bureaux non loin de mon logement afin d'être près de lui le plus souvent possible. Ziya riait de mes craintes de le voir malade ou de savoir qu'il était tombé en jouant. Il me reprochait mon attachement excessif et ne cessait de me répéter qu'un enfant devrait passer par tous les cycles de son âge afin d'affronter la vie sous les meilleurs auspices. Mais c'était plus fort que moi. Mon fils me manquait à chaque fois que je quittais la maison. J'appelais la nourrice à tout bout de champ pour prendre de ses nouvelles, voir s'il a mangé sa soupe, fait sa sieste, joué avec ses peluches, etc.Dès que je rentrais, je m'empressais de le prendre dans mes bras et de le serrer contre moi. J'avais un mauvais pressentiment. Sans savoir pourquoi, je savais que j'allais être séparée de Mohamed-Ali.J'appréhendais une réaction de Ziya. Ne prévoyait-il pas de me quitter et de prendre le petit avec lui pour le remettre à Aziza. Je n'étais peut-être plus que cette intruse qu'il avait épousée parce qu'il devait régulariser la situation de cet enfant, et maintenant que les conditions sont favorables, il ne lui serait pas difficile, moyennant quelque beaux billets, de prendre un avocat et de m'accuser d'abandonner mon foyer et mon fils. Il aura alors la garde de l'enfant et se séparera de moi à jamais. Ces idées macabres ne voulaient plus me quitter. Ziya était souvent absent. Est-il vrai que c'est le travail qui le retenait autant de temps loin de moi et de son fils ' N'avait-il pas une autre relation quelque part ' Aziza avait déjà douté de lui, pourquoi pas moi 'Je ne pouvais, bien sûr, aborder ce sujet avec lui. Il était impensable pour moi de lui demander s'il rencontrait d'autres femmes ou assistait à des soirées où la gent féminine se pressait autour de lui. Je serre davantage Mohamed-Ali contre moi et sentit son petit c?ur battre contre le mien. Sa chevelure noire et brillante me caressait les joues, et ses menottes serraient mon cou. Il s'était endormi sur mon épaule, alors que mon esprit vagabondait. Je le dépose dans son lit et éteignis les lumières. Il était déjà presque 20h, et Ziya m'avait averti qu'il rentrerait un peu tard ce soir. La nourrice était partie, et je me retrouvais seule.Je n'avais pas trop faim pour songer à dîner. Alors je décidais de prendre un bain.La soirée était avancée lorsque Ziya daigne enfin rentrer. Il me trouvera endormie sur le sofa du salon, et me réveille en posant un baiser sur mon front. Je lui demande s'il avait dîné, et il me répondit par l'affirmative. Alors je me lève pour préparer un thé. Nous nous installons dans la cuisine pour le siroter lorsque j'entendis Mohamed-Ali pleurer. Je cours vers la chambre pour le border et le rendormir, et c'est là où je découvre qu'il était fiévreux. Ses joues étaient rouges et son front brûlant. J'appelle Ziya, qui accourt, et je lui demande de me ramener des serviettes et une cuvette d'eau froide. Je dépose des compresses sur le front de mon fils et tente de le calmer en le berçant dans mes bras.Ziya voulait appeler un médecin mais je refusais. Le petit faisait sûrement ses molaires, il avait d'ailleurs la gencive inférieure enflée. La fièvre tombe au bout d'un moment. Je le remets dans son lit et le borde en fredonnant une berceuse jusqu'à ce qu'il se rendorme. J'essuie alors la sueur qui perlait à mon front. Ziya, qui ne m'avait pas quittée d'une semelle, en fera de même. Nous avions eu chaud tous les deux.- C'est fini... Il dort comme un ange... Je crois que c'est encore les dents.Il hoche la tête :- J'aurais préféré faire appel à un médecin pour en avoir le c?ur net.Je secoue la tête :- Non... je ne pense pas que ce soit nécessaire... Tu vois bien qu'il dort comme un ange... La fièvre est tombée... Demain, si cela le reprend, je l'emmènerai chez le pédiatre.(À suivre)Y. H.NomAdresse email




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