«Les noms algériens et leur relation avec l'état-civil entre 1870 et 1962», a été le thème d'un séminaire organisé par l'université Ali Lounici d'El Affroun. En effet, certains noms de familles algériennes continuent de poser problèmes aux intéressés qui se retrouvent souvent obligés de les changer car obscènes ou dégradant pour eux.Au cours de cette rencontre, on a appris que la justice a reçu plus de 22 000 demandes de correction de noms de familles par les citoyens car ils ne reflètent en rien l'histoire, la religion, la profession, ou les us et coutumes des algériens. Conscient de cet état de fait, l'Etat a mis en ?uvre plus de 12 000 décrets présidentiels dans le cadre des facilitations introduites par le ministère de l'intérieur et des collectivités locales permettant aux officiers des état-civils au niveau des 1541 communes du territoire nationale de procéder aux corrections sans avoir à attendre des mois, voire des années, pour voir la justice se prononcer sur les changements des noms. Des difficultés parfois insurmontables sont aussi apparues lors du partage d'héritage entre des frères qui ne portent pas le même nom de famille ou qui diffèrent de seulement une lettre ou une syllabe. Afin de trouver des solutions justes et équitables à toutes les doléances des citoyens, des académiciens de 18 universités algériennes se sont réunis donc à El Affroun. Tout en faisant participer des membres de la famille révolutionnaire à leurs travaux, les spécialistes rappellent que ces problèmes sont le résultat de la mauvaise foi des colonisateurs quand ils ont voulu inscrire les algériens sur les registres d'état-civil. En effet, le colonisateur français tendait, par son acte de donner des noms dégradants ou obscènes aux autochtones, d'effacer la personnalité algérienne et de rompre les liens familiaux ancestraux qui unissaient tout le peuple, surtout quand il s'agissait d'héritages, ceci afin de pouvoir confisquer leurs terres plus facilement. Comme preuve de la mauvaise foi des pouvoirs français de l'époque, les chercheurs ont noté le fait que l'administration française a passé plus de cinq (5) siècles afin de transcrire les noms de famille des français afin de protéger leur filiation et leur personnalité alors qu'elle n'a mis que 10 années pour les algériens. Pour sa part, le recteur de l'université Ali Lounici, le Pr Khaled Ramoul, s'est félicité de l'organisation de pareilles rencontres car, a-t-il affirmé : «Le nom a une relation directe avec l'histoire, la législation, les sciences sociales et humaines, et touche directement le citoyen et la famille algérienne car il concerne les liens de parenté et le droit à l'héritage». Le Professeur Ramoul a aussi rappelé l'avancée considérable dans le règlement des problèmes liés aux noms avec la mise en place du système informatique au niveau des APC et la numérisation des noms, ce qui facilite grandement les corrections sans avoir systématiquement recours à la justice.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B M
Source : www.lnr-dz.com