«Le changement dans la continuité»

Après un satisfecit sécuritaire et socioéconomique fort discutable par un chef d'Etat très diminué physiquement, la «feuille de route» présidentielle est apparue comme une pâle série d'annonces de réformes politiques que les contextes politiques national et international ont imposée ; l'interrogation quant à  leur crédibilité est légitime quand on voit que la levée de l'état d'urgence décidée est restée lettre morte : les marches et les rassemblements sont toujours interdits et violemment réprimés, l'ouverture du champ médiatique inopérante, l'agrément des partis et des associations toujours bloqué. Un fait, comme d'habitude, c'est un changement dans la continuité qui est annoncé avec des réformes politiques à  débattre par les mêmes acteurs, des institutions discréditées comme le Parlement, caisse de résonance du pouvoir, et avec le même arbitrage.Alors qu'en fait, le changement, la refonte de l'Etat réclamés par les citoyens et les partis démocrates nécessitent un débat national politique très large, impliquant toutes les forces vives du pays et non pas se faire à  huis clos dans un cénacle fermé, dans un champ politique restreint, limité à  des partis agréés dont la majorité est soumise au bon vouloir du pouvoir. Le dialogue national est la seule voie pacifique pour préparer un changement démocratique réel pour un Etat de droit authentique, pour redonner confiance et espoir au peuple ; la solution par la rue et ses souffrances pourra ainsi àªtre évitée. Le peuple algérien est majeur, il doit àªtre traité avec considération et respect.
Sa rupture avec le pouvoir et le système qui l'a engendré est bien consommée. Le peuple veut un changement réel, total ; il ne croît plus aux promesses (jamais tenues), il se méfie des mesures tronquées et des subterfuges, ainsi que des annonces dictées par un contexte national et international implacable.Au pouvoir de tirer les leçons de l'histoire récente, notamment du printemps arabe, de préparer dans la dignité son départ par la grande porte, et d'éviter au peuple algérien des épreuves inutiles.
Le bureau national du CCDR