A l'occasion du double anniversaire de l'UGTA de la nationalisation des hydrocarbures, Bouteflika a parlé au peuple sans la moindre retenue morale, sans le moindre respect. C'est en mégalomane et être excessivement narcissique qu'il a jugé utile de rappeler au peuple ce qu'il doit faire à l'avenir pour déjouer les conspirations des grandes puissances et sortir des impasses obscures'Il a parlé comme si le peuple refusait de se réapproprier son destin ; si le peuple était l'unique responsable des tragédies meurtrières qui poursuivent le pays depuis plus de soixante ans. Pendant plus d'une heure, il professe par des mensonges confus les vertus du changement, de la démocratie, de la réconciliation qui a assuré l'impunité aux assassins et exclu tous les éléments actifs qui ont fait la grandeur de la nation algérienne et du scrutin du 10 mai prochain
Mr Bouteflika, le peuple algérien n'est pas cette « populace » qui ignore tout des valeurs morales et citoyennes. Le changement, c'est le peuple qui le veut, qui le revendique depuis le 1er novembre 1954 à ce jour. Le peuple n'a pas besoin d'experts et d'observateurs étrangers pour distinguer entre le bien et le mal, entre le mensonge et la vérité. Mr Bouteflika, le peuple sait que l'échéance du 10 mai est une supercherie, un subterfuge fallacieux et une conspiration des maitres de la haute finance internationale et de la grosse industrie militaire qui veulent maintenir le régime militaire auquel vous appartenez. Vous n'êtes pas le président du peuple algérien et encore moins son candidat. Vous êtes le représentant des intérêts de puissances occultes à l'origine de notre colonisation. Comment osez vous parler de la transparence du prochain scrutin, alors que les places de candidats dans l'alliance présidentielle se vendent à des millions de dinars, ici et ailleurs ' Tout le monde sait cette verité.
Mr Bouteflika, le peuple algérien n'a pas besoin de tuteur pour faire la part des choses, pour apprécier les vertus de la démocratie et les droits de la science et du savoir. Ce n'est pas sans raison que la jeunesse, cette jeunesse si fière de son passé, de la diversité culturelle de son pays, de son islam et de la contribution majeure qu'a apporté l'Algérie dans la civilisation universelle ; que cette jeunesse si consciente des défis à relever pour assurer sa survie dans un univers de plus en plus hostile et vorace, fuit votre régime par des moyens de fortune. Comment aujourd'hui une jeunesse ayant grandi dans la terreur et le mensonge, une jeunesse poussée à l'exil pour vider le pays de sa citoyenneté, des jeunes universitaires transformés en indigènes des temps modernes peuvent-ils prendre part à un scrutin dont vous contrôlez tout, absolument tout.
Le peuple algérien n'est pas un peuple anarchique et terroriste, un peuple masochiste qui adore la souffrance et la violence. C'est un peuple paisible, généreux et profondément patriote. C'est un peuple discret qui n'aime pas se donner en spectacle. Aujourd'hui, ce peuple vous dit basta ! ça suffit, partez, on n'en veut plus de vous et de votre régime militaire ! Aujourd'hui, le peuple vous dit qu'on peut assurer le changement sans vos grimaces, sans vos élections à la noix de coco et sans votre présence. On est un peuple civilisé et discipliné qui veut donner une leçon de démocratie à ce monde qui nous observe'On n'est pas des eternels cobayes de l'Occident et l'Algérie n'est plus un chantier d'expériences au profit des multinationales et de la grosse industrie militaire. Ce n'est pas d'un scrutin que le peuple a besoin ; c'est votre départ qu'il exige. L'excès en toute chose est nuisible, mortel !
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Posté Le : 25/02/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Radjef Said
Source : www.lequotidienalgerie.org