Algérie

Le champ de blé aux corbeaux Tableau pour le chant de l'errance de Halima Lamine, Édition à Compte d'auteur. Alger 2006



Le champ de blé aux corbeaux Tableau pour le chant de l'errance de Halima Lamine, Édition à Compte d'auteur. Alger 2006
Préface

Chant de l’Errance…voici un thème jailli du fond même de l’histoire des peuples du Maghreb. Errance des tribus nomades berbères ou arabes, des Juifs ou des Morisques chassés d’Espagne, des émigrés venus des pays méditerranéens ou partis vers l’autre rive. Ici, chez Halima Lamine, l’errance est, certes, symbole d’exil ou d’égarement, de douleur et de folie, mais elle signifie aussi et plus encore liberté, résistance, ironie, nouveau départ, recherche et aventure.

Au centre de son expérience poétique il y a une histoire, une rencontre avec l’amour et une déconvenue, une soif d’absolu et une désespérance : « Tu étais le roi vainqueur… », événement historique, homme aimé et admiré, rêve, projet, espoir, idéal, Dieu ou dieu, peu importe , sans doute tout cela tout à la fois.

Le chant de l’errance est le récit d’une aventure intérieure, par l’esprit mais aussi dans le réel, d’une douleur et d’un déchirement inguérissables causés par la chute dans l’immonde ou l’innommable du monde. Il conte aussi la tentation de la fuite dans les enivrements du derviche tourneur. Il reste toujours une quête, déçue, mais jamais abandonnée. C’est aussi et surtout l’expression d’une féminité fière et sûre d’elle-même et de son pouvoir, malgré tourments et meurtrissures, droite face à l’adversité, lucide et aimante tout à la fois, mais toujours Shahrazed, l’amante magicienne du verbe, l’ensorceleuse du tyran. Le féminin sauvera-t-il le monde de la barbarie ?

Le lecteur notera que les notations de Halima Lamine savent être brèves et tranchantes d’ironie comme des lames de rasoir, denses et lourdes de mélancolie ou de désespoir, mais aussi pleines de tendresse, légères et transparentes comme des ailes. Les dessins qui suivent son texte expriment avec délicatesse et élégance la mélancolie qui l’habite.

Max Véga-Ritter
Professeur émérite à l’université Blaise Pascal de Clermont Ferrand


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