Le challenge des Verts, le défi de l'Algérie

L'équipe nationale est passée à côté d'un grand exploit à l'issue de la confrontation perdue face à la Belgique (1-2). Après avoir fait l'essentiel en ouvrant le score, à la 25' de jeu, par l'intermédiaire de l'attaquant vedette, Feghouli, les Verts, essoufflés, se sont inclinés devant des Diables rouges, beaucoup plus déterminés. Pourtant, les coéquipiers de Bouguerra n'ont pas démérité. Ils ont tout donné. Les Verts ont bien tenu leur adversaire, 70 minutes durant. La victoire était largement à leur portée. Mais les changements opérés par le sélectionneur belge ont été déterminants et la tactique adoptée par Wilmots a pris le dessus sur celle de Halilhodzic. Très critiqué pour n'avoir pas su réagir, le technicien franco-bosnien a reconnu à l'issue de la rencontre : «Nous sommes passés à côté d'un grand exploit.» Mais faut-il critiquer Vahid Halilhodzic pour n'avoir pas opéré les changements qui étaient dans l'esprit de chaque supporter ' Il est vrai qu'à la fin du match, les fans qui ont exprimé leur avis sur la prestation des Verts et cette sévère défaite, ont, pour certains, cassé du sucre sur le dos de l'entraîneur du onze algérien. D'autres, plus réalistes et plus optimistes, ont mis cette défaite sur le dos de l'inexpérience des camarades de M'Bolhi dans ce genre de grands rendez-vous. Certes l'équipe nationale a perdu mais elle est toujours dans la compétition. Le nul entre la Russie et la Corée du Sud (1-1) au terme d'un match pauvre en occasions, fait renaître l'espoir. Les internationaux russes et coréens ont livré une piètre prestation et les 22 joueurs ont même été sifflés par les spectateurs du stade de l'Arena Pantanal à Cuiaba. Ce qui offre à l'équipe nationale un espoir d'une qualification aux huitièmes de finale de la Coupe du Monde au Brésil pour peu que les joueurs de Vahid Halilhodzic soient plus offensifs et plus déterminés. Car, au tableau des scores, les Verts, même s'ils sont derniers du groupe H, ne sont finalement qu'à un seul point de leurs adversaires, les Russes et les Coréens. Le prochain match qui se déroulera demain entre les Fennecs et les Coréens sera cependant décisif et les coéquipiers de Bouguerra n'auront pas le droit à l'erreur. Ce qui est réellement demandé aux joueurs qui portent les couleurs de l'emblème national n'est pas de remporter la Coupe du Monde mais de livrer de beaux matchs. De défendre les couleurs nationales et de suer sur le terrain.Vahid Halilhodzic et ses joueurs ont le mérite de l'avoir compris. Le sélectionneur national n'a certes pas caché sa déception après la défaite face à la Belgique, mais a déclaré que l'équipe reste mobilisée pour la suite de la compétition. «Je suis déçu par le résultat du match, je sens beaucoup de regrets par rapport aux millions supporters en Algérie, car il y avait place à un meilleur résultat aujourd'hui [...] La défaite face à la Belgique très vite digérée, les Verts ont déjà les yeux tournés vers le prochain match. Les Fennecs en ont bien conscience, la confrontation face à la Corée du Sud dimanche prochain sera décisive pour leur survie dans la compétition.» Le milieu de terrain, Carl Medjani, a également estimé qu'«en dépit de cette défaite, je pense que nos chances sont toujours intactes, à condition de gagner le prochain match face aux Coréens». Même son de cloche chez son partenaire du milieu de terrain Saphir Taïder, qui a affirmé : «Il faut oublier la Belgique et se projeter vers la Corée du Sud, dont le match est très important.» Le Onze algérien semble déterminé pour les prochains matchs. Il sait que derrière lui il y a des millions de fans qui le soutiennent. Il devra donc donner le meilleur de soi pour satisfaire ses fans car une défaite avec honneur réjouira le peuple algérien. Faut-il rappeler qu'un supporter a déclaré : «Si les Fennecs jouent avec le c?ur, on passera.» Et même si les Fennecs perdaient après avoir joué avec «le c?ur», «on continuera à supporter notre équipe». En fin de compte, ce qui importe c'est que l'équipe nationale a réussi à participer à un grand rendez-vous mondial. Elle pourra ainsi accumuler de l'expérience pour les années à venir. Il s'agit-là de la deuxième Coupe du Monde d'affilée, la quatrième de l'histoire du football algérien. Il s'agit-là d'un succès qui devra contenter plus d'un en comparaison avec la difficile situation du football et du sport en général dans le pays. Faut-il rappeler qu'après deux participations de suite en Coupe du Monde en 1982 et 1986, les premières du genre pour l'Algérie, la sélection nationale de football a dû attendre 24 longues années pour enchaîner avec deux nouvelles apparitions au plus grand événement footballistique de la planète. Faut-il aussi souligner que l'Algérie, est loin d'avoir un championnat de haut niveau.Malheureusement, c'est le cas pour les différentes disciplines et l'instauration du professionnalisme ne semble pas changer grand-chose. La politique sportive en Algérie a beaucoup de chemin à faire. Le problème majeur qui se pose est celui de la formation. Il suffit de voir la sélection nationale de football dont les joueurs sont pour la plupart, pour ne pas dire dans leur majorité, issus de l'émigration et non du championnat local. De ce fait, la qualification des Verts est le fruit de jeunes joueurs talentueux formés à l'étranger, donc non formés en Algérie. Et c'est ce qui manque au pays : former des jeunes depuis leur plus jeune âge (benjamins et minimes). Ce n'est qu'à ce moment-là que l'Algérie pourra avoir un véritable terreau pour trouver des graines de stars qui feront les beaux jours du sport algériens dans toutes les disciplines.H. Y.