Qu'est-ce qui cloche dans ce «programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique», lancé en 2011 et chaque année un peu plus appuyé par des affirmations des autorités qui en font une priorité absolue, mais qui fait toujours du surplace près d'une décennie plus tard ' C'est un dossier qui mérite vraiment qu'on s'y penche avec sérieux et faire le constat d'un échec latent, selon le diagnostic des spécialistes. Il n'est jamais trop tard pour bien faire, mais il est indispensable de regarder en face les vérités et faire ressortir tous les dysfonctionnements qui n'ont pas permis à ce programme d'atteindre ses objectifs et faire émerger les énergies renouvelables au rang de substitution aux énergies fossiles. Car entre la réalité et les ambitions, le fossé est large et ne cesse de se creuser au fil des ans. L'objectif de l'Algérie, dans ce domaine des énergies renouvelables, est de se positionner comme acteur majeur dans la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire (photovoltaïque), de par sa position géographique idéale, ainsi que l'exploitation de l'énergie éolienne, est resté un v?u pieux. Dans leur stratégie, les autorités ont mis en place une batterie de textes législatifs et réglementaires visant l'instauration d'un cadre juridique favorable à la promotion des énergies renouvelables et à la réalisation d'infrastructures pour la production d'électricité à partir de sources d'énergies renouvelables, mais tout restera encre sur papier. En l'absence des conditions et modalités d'application, ces textes législatifs et réglementaires ne seront jamais suivis d'effet et tomberont en caducité dans un environnement en perpétuel changement. Comment peut-on être en si grand déphasage avec les objectifs visés ' On sait pertinemment que l'énorme potentiel national en énergies renouvelables constitue une opportunité et un levier de développement économique et social, encourageant pour le développement d'industries créatrices de richesse et d'emplois, mais la jonction entre la planification théorique et la pratique n'a jamais été prise en compte. Et jusqu'à présent, on continue encore à foncer droit au mur. Dune part, on ne pense toujours pas à mettre en place les textes d'application des lois, et d'autre part, on ne se soucie pas de quoi faire avec une production des énergies renouvelables sans l'existence d'un marché digne de ce nom qui régira au final la vente de ce produit. Il y a eu récemment un pas intéressant de franchi dans ce domaine, avec la mise en fonctionnement de l'énergie renouvelable au niveau de quelques établissements scolaires, mais depuis des mois que ces établissements sont fermés, la production de l'énergie se trouve gaspillée alors qu'on aurait pu vendre le surplus de la production d'électricité à la Sonelgaz. Un petit échantillon grâce auquel on pourrait mesurer les pertes énormes dans le cas d'une importante production qui ne trouverait pas preneur ! Comment alors demander aux opérateurs économiques d'investir dans ce créneau ' Le marché des énergies renouvelables est le chaînon manquant dans le « programme national de l'efficacité énergétique ». La volonté des autorités de développer une véritable industrie des énergies renouvelables paraît des plus sincères quand on voit à côté l'effort associé d'un sérieux programme de formation et de capitalisation des connaissances, qui est arrivé à pleine maturation ces dernières années avec la disponibilité des nombreuses compétences algériennes dans ce domaine. Des compétences qui profitent, hélas, comme dans d'autres filières, aux intérêts de pays étrangers, dont certains grands centres industriels sont managés par des Algériens formés dans des universités algériennes.
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Posté Le : 25/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com