Algérie

LE CHAHUT DES GRANDS POUR UNE CONFUSION DES ROLES



LE CHAHUT DES GRANDS POUR UNE CONFUSION DES ROLES
Quand les premiers jours d'octobre 1988 avaient secoué la société algérienne, un officiel armé d'analyses lestes avait déclaré que le peuple s'initiait à un chahut de gamins. Face à cette boutade que l'on croyait plate certains observateurs avaient ricané et d'autres l'avaient accusé d'inconscient farfelu. Pourtant personne ne s'était imaginé que sa maladroite sentence avait du vrai et que l'officiel éberlué avait seulement interchangé les acteurs et qu'il était loin de se rendre compte que le chahut de gamins se nichait ailleurs et s'articulait au sommet de l'Etat.L'enfantillage n'a pas toujours été un attribut des supposés chahuteurs sortis dans la rue et depuis l'indépendance du pays la course pour le pouvoir a en permanence été caractérisée par des passes de sataniques enfants. Le jeu de diaboliques garnements du haut de leurs fauteuils s'est toujours pratiqué avec des bouderies fantasques des dirigeants. Sauf que les soldats n'étaient pas en plomb et que les marionnettes avaient de la sève et des galons.Les raisons personnelles utilisées comme raisons d'Etat ont annihilé l'objective raison collective et l'échiquier est aujourd'hui étalé au grand jour pour un jeu d'échecs sans règles où les pions, les tours et les rois confondent leurs rôles. Chacun fixe ses propres règles et ses enjeux, s'autorisant des violences de tout acabit jusqu'à décréter la mort ou la prison.On invoque avec justesse des moments forts de l'Histoire lorsque des hommes enhardis par leur manque de tempérance étaient restés de grands enfants et avaient contrarié par leurs fausses croyances la marche de leur peuple vers le bonheur et le progrès.On s'étonne à tort par ailleurs que l'Algérie n'ait pas été visitée par son printemps alors que les spasmes et les profondes turbulences ne l'ont jamais quittée amplifiant un chahut permanent. Sauf que ce maléfique chahut-là n'est pas un grabuge d'enfants mais celui de marionnettistes qui tournent le dos à leur colossale responsabilité.




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