Algérie

Le chahid Selhi Mohand dit Oulhadj honoré



Un grand homme, sans doute peu connu des jeunes générations,dont le nom figurera désormais sur le fronton d'entrée du CFPA de la ville.
Le centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de Azazga a vécu, jeudi, une journée mémorable dédiée à un grand homme, le chahid Selhi Mohand dit Oulhadj. Ce nom, sans doute peu connu des jeunes générations, figurera désormais sur le fronton d'entrée de cet établissement de formation et d'apprentissage de la ville de Azazga, important chef-lieu de daïra et grand bastion de la révolution algérienne. Tôt dans la matinée, de nombreux invités affluaient vers l'établissement joliment pavoisé aux couleurs nationales. La famille du chahid, les proches, les représentants de la section de l'ONM de Azazga et les stagiaires du CFPA étaient tous présents pour honorer la mémoire du vaillant chahid Si Mohand Selhi. Vers 10h30, l'hymne national a retenti fièrement dans la cour de l'établissement pour donner lieu à une cérémonie fort émouvante, puisqu'une belle gerbe de fleurs portée solennellement et fièrement par les deux filles du chahid a été aussitôt déposée devant une stèle érigée à la mémoire du chahid dans la cour principale de l'établissement.
La nombreuse assistance a été ensuite conviée à une table ronde faite de nombreux témoignages sur le parcours et le combat héroïque du valeureux chahid assurés par des proches, des moudjahidine mais aussi par ses trois filles Taous, Lilia et Lynda. Il s'ensuivit une longue rétrospective de la vie du chahid présentée par une de ses filles. "Selhi Mohand, dit Oulhadj, dira-t-elle, est né en 1917 à Cherfa n'Bahloul (Azazga), fils de hadj Mokrane ben Saïd et de Cherfaoui Aldjia. Il fit ses premiers pas à l'école primaire de Azazga jusqu'à l'obtention de son CEP en 1929. Il passa brillamment le concours des bourses en 1930 et entra en classe de 6e au collège de Blida (devenu lycée Duvernier, actuel Ibn Rochd) où il accomplit une scolarité remarquable marquée durant tout son cursus scolaire par des prix d'excellence. C'est dans ce collège qu'il fit connaissance de Ali Boumendjel avec qui il restera ami jusqu'à leur arrestation et leur mort atroce en 1957. Il obtint, très jeune, son baccalauréat, série mathématiques élémentaires, en 1936 et se lança dans la préparation aux grandes écoles, au grand lycée Bugeaud (actuel lycée Emir-Abdelkader) pour étudier les mathématiques supérieures et les mathématiques spéciales. Il réussit brillamment son entrée à l'école polytechnique de Paris comme "Grand admissible" mais, malheureusement, la mention "Français musulman" ne lui ouvrait pas le droit d'accès à cette école qui n'était réservée qu'aux seuls Français de souche. En 1939, il interrompit ses études jusqu'en 1945 à cause de la Seconde Guerre mondiale. Il reprit ses études et devint ingénieur en 1947 et obtint un poste au gouvernement général, service de l'industrie et des mines. Il démissionna en 1956, le général Lacoste lui ayant proposé le poste d'administrateur, et rejoignit directement la société Shell avant d'être rejoint par Ali Boumendjel. Pour ses activités de militant très actif, adhérent de l'UDMA de Ferhat Abbas et des Scouts musulmans algériens (SMA), tout comme son frère Saïd, il fut mis en garde, lors d'un séjour en France, qu'il risquait de se faire arrêter s'il rentrait en Algérie. En effet, en février 1957, lors d'un déplacement professionnel à Oran, il se fit arrêter par les parachutistes français au moment même où la bataille d'Alger débuta. Les charges retenues contre Selhi Mohand sont lourdes. Sa mission était de lancer une Radio-FLN qui émettrait à partir de Clos Salembier à Alger. Pis encore, Selhi Mohand est aussi accusé de tenir à Azazga des réunions clandestines avec de grands militants. Mohand Selhi tout comme Ali Boumendjel furent arrêtés et conduits à la tristement célèbre ferme Perrin de Birkhadem où ils furent torturés à mort et leurs corps ne seront jamais retrouvés." Après la conférence, toute l'assistance a été conviée à une "waâda" offerte par la famille du chahid et le CFPA de Azazga qui porte désormais fièrement le nom du chahid Selhi Mohand.
KAMEL NATH OUKACI


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