Algérie

Le Chahid A bbès Laghrour



Le Chahid   A bbès Laghrour


Abbès Laghrour est né le 23 juin 1926 à Thamayoureth au Douar de Messigha près de la ville de Khenchela. Son père était propriétaire éleveur – agriculteur. Abbès Laghrour suit son éducation à l’école française et obtient son certificat d’études primaires. Après avoir débuté dans la vie active en étant employé comme cuisinier chez le gouverneur de la ville.

Il adhère au mouvement national très jeune et organisa la manifestation du 8 Mai 1945 à Khenchela où le drapeau algérien fut hissé pour la première fois par un certain Athmani Tjani qui devient un de ses principaux adjoints.

En 1946 il adhère au Parti du Peuple Algérien (PPA) et active auprès du responsable régionale des Aurès, Brahim Hannachi. Après avoir été renvoyé de son travail, il ouvre une boutique de fruits et légumes qui devient un lieu de rencontre pour les militants du parti, ses qualités d’homme, sérieux et intègre, l’emmenèrent à être nommé par ses supérieurs responsable de la Kasma PPA-MTLD de Khenchela.

En 1951, il organise une marche importante mobilisant les jeunes de sa ville dénonçant le chômage et la précarité dans laquelle ils vivent. Il est arrêté par les autorités françaises et l’emprisonne pendant trois jours où il subit des tortures sauvages ce qui lui occasionne une maladie pulmonaire. Le Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD) prend en charge ses soins médicaux à Batna. Il retourne à Khenchela après sa guérison et poursuit son militantisme au sein du parti.

En compagnie du Mustapha Ben Boulaïd, Adjel Adjoul et Grine Belkacem, Abbès Laghrour participa aux préparatifs pour la Révolution dans la région des Aurès. Il dirigea les groupes chargés de lancer les attaques au cours de la nuit du 1er novembre 1954.

Abbès Laghrour prend part à de nombreuses batailles durant la Révolution telles que les batailles d’El Djorf du 22 septembre 1955 qui durera 3 jours, de la zaouia à Cherchar et Tefsour à Cherchar, d’El Bayadha et de Kentis Mrah El Baroud. Il continua à participer aux batailles, les unes après les autres, jusqu'à sa mort au champ d'honneur le 25 juillet 1957, selon l’histoire officielle.

Pour certains, injustement accusé d’avoir assassiné le 23 octobre 1955, Chihani Bachir, adjoint et intérimaire de Mostefa Ben Boulaïd, Abbès Laghour a été condamné par un tribunal militaire qui a été improvisé au lieu dit Tebour-souk, sur le territoire de la Base de l’Est, les 21 et 22 juillet 1957et exécuté en Tunisie avec Lazhar Cheriet, Houha Belaïd,Tidjani Athmani, Guerfi Rebaï, Ben Ali Mohamed, Bouhadiji El aâid, Chouchène Bahi, Hali Abdelkarim, Ettoumi, Hmimi Aït Zaouche, Abdelmadjid Zaârour , Mahmoud Mantouri et Soufi Abdelmajid.

Selon l’historien Mohammed Harbi, Abbès Laghrour, considéré comme la « tête de pont » d’un mouvement de sédition et de déstabilisation de la Révolution a été exécuté sur ordre des représentants du CCE (Comité de coordination et d’exécution) pour avoir refusé de reconnaître l'autorité de Mahmoud Cherif nommé lors du Congrès de la Soummam comme responsable de la Wilaya I (les Aurès-Nememcha).
Réhabilité, Abbès Laghrour est inhumé au cimetière d’El-Alia à Alger aux côtés de grands symboles de la Révolution : Larbi Ben M’hidi, Si El-Houès, Abane Ramdane, Amirouche, Mohamed Boudiaf, Abdelkader, Fatma N’soumer...

L’université et un collège d’enseignement de Khenchela, ainsi qu’une localité située près d’Oum El Bouaghi portent son nom.

Son frère, Salah Laghrour lui consacre un ouvrage « Abbès Laghrour du militantisme au combat » paru chez Chihab Editions (2014).

La veuve de Abbès Laghrour, Boughrara Gamra est décédée le 10 juin 2010 à 80 ans.



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