Algérie

Le cessez-le-feu de toutes les attentes



Le cessez-le-feu de toutes les attentes
Aussi importante qu'elle soit, la décision d'un cessez-le-feu fait suite à un entretien téléphonique entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue ukrainien, Petro Porochenko, au terme duquel « les deux parties sont parvenues à une entente mutuelle sur les mesures qui contribueront au rétablissement de la paix », indique la présidence ukrainienne. Tout en saluant ce nouveau développement devant apaiser les tensions sur les frontières et ouvrir la voie à un règlement pacifique, Moscou a fait savoir qu'elle ne « peut pas décider d'une telle mesure », car elle « n'est pas partie prenante au conflit ». « Poutine et Porochenko ont, en effet, discuté des mesures qui seraient favorables à un cessez-le-feu entre les rebelles et les forces ukrainiennes. La Russie ne peut concrètement pas négocier un cessez-le-feu, car elle n'est pas partie prenante au conflit », a souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La prudence de Moscou n'est, évidemment, pas fortuite. D'ailleurs, le président américain, Barack Obama, a jugé « trop tôt » l'idée de se prononcer sur l'accord. Le chef de la Maison-Blanche réagissait depuis Tallinn, en Estonie, où il a entamé, hier, une visite officielle dans un contexte d'extrême tension entre les pays de l'Otan et Moscou, sur fond de craintes de certains observateurs de voir un conflit à grande échelle éclater en Europe. « Si la Russie est effectivement prête à trouver un accord politique, c'est quelque chose que nous appelons tous de nos v?ux (...) mais cela implique de respecter les normes internationales. Ce n'est pas ce que nous avons vu en Ukraine », a-t-il précisé. Le président américain fait monter la pression avant de participer au sommet de l'Otan au Pays de Galles, en fin de semaine, où des décisions en réaction à la crise ukrainienne devraient être annoncées et un plan de réactivité (Readiness Action Plan, RAP) serait débattu. Une menace qui a fait réagir la Russie dont le secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité a prévenu que son pays ne restera pas les bras croisés après le renforcement de la présence de l'Alliance près des frontières russes, accusant les Occidentaux de jouer l'escalade dans la crise ukrainienne. Il a, d'ailleurs, annoncé un « ajustement », d'ici à la fin de l'année, de la doctrine militaire russe pour prendre en compte l'apparition de nouvelles « menaces ». Tout en durcissant le ton, la Russie continue de militer pour un règlement politique du conflit. Son ministre des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a estimé qu'il était nécessaire de « faire entendre raison aux parties en guerre », ajoutant que « seuls les Etats-Unis sont à même de le faire ». « Washington exerce une influence directe sur les militaires ukrainiens et les preuves ne manquent pas », a-t-il souligné, plaidant pour faire jouer l'influence et toutes les possibilités des Etats-Unis pour envoyer les signaux indispensables pour passer du règlement manu militari de la situation au processus politique.




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