Algérie

Le centre Frantz Fanon de soins aux toxicomanes


Le centre Frantz Fanon de soins aux toxicomanes
Des "moyens colossaux" sont mobilisés par l'Etat pour assurer une prise en charge des toxicomanes mais qui restent "insuffisants" au regard du nombre croissant de ces derniers et de la prolifération de la consommation de la drogue en provenance du Maroc, a indiqué Yacine Leulmi, psychiatre au service de prévention et de soins à l'hôpital Frantz Fanon (Blida).L'Algérie "a consacré des moyens colossaux pour la prise en charge des toxicomanes à travers notamment la formation de spécialistes et l'ouverture de centres de prévention et de soins aux toxicomanes, a déclaré à l'APS le Dr. Leulmi qui a souligné cependant que ces derniers restaient "insuffisants au regard du nombre croissant de personnes nécessitant des soins et la prolifération de la consommation des stupéfiants au sein de la société notamment le cannabis en provenance du Maroc.Il a précisé que le service de prévention et de désintoxication de l'hôpital Frantz Fanon comptait 40 lits (hommes) et 10 (femmes) alors qu'il accueille quotidiennement près de 40 toxicomanes de différentes wilayas du pays.Sur la base des cas traités, le cannabis provenant du Maroc vient en tête des stupéfiants consommés suivi des hallucinogènes et à un degré moindre la cocaïne. Le Dr. Leulmi a tenu à faire remarquer que le toxicomane prenait lui même contact avec le centre ou par le biais d'autres membres de sa famille, soulignant que les toxicomanes hommes dont l'âge varie entre 24 et 35 ans sollicitaient le plus le centre spécialisé.Le centre accueille également les toxicomanes orientés par les médecins généralistes et psychologues des différents hôpitaux et polycliniques du pays ainsi que les toxicomanes transférés sur décision de justice vers les centres.Entre autres difficultés que rencontrent les spécialistes en charge des toxicomanes, le Dr Leulmi a affirmé que "les toxicomanes tentent de dissimuler leur addiction à la drogue et refusent de donner des détails sur la quantité et genre de drogue consommée". Ce problème se pose particulièrement avec les adolescents d'où la nécessité de recourir à des analyses de sang, a-t-il renchéri.Satisfaction à l'égard de la prise en charge par le centre spécialiséDes toxicomanes soumis à une cure de désintoxication au centre Frantz Fanon se sont dits satisfaits des conditions et moyens mis à leur disposition en vue d'une bonne prise en charge, a indiqué un jeune de Zeralda (ouest d'Alger) âgé de 29 ans.Il a avoué à ce propos, qu'il consommait du cannabis depuis 14 ans et de la cocaïne depuis une année, précisant que le sevrage remontait à onze jours, date de son entrée au centre sur recommandation du service psychiatrique de l'hôpital Mustapha Pacha.Il a déclaré avoir reçu un choc suite au décès de sa mère, ajoutant qu'il n'avait pu assister à son enterrement en raison de son état d'inconscience causé par la consommation de cocaïne."Il me faut deux millions de centimes par mois pour pouvoir me procurer la drogue", a-t-il révélé.Un autre jeune de 23 ans, originaire de Guelma, a exprimé sa satisfaction de la prise en charge dont il bénéficiait au niveau de ce centre, précisant que son état "s'était amélioré après deux semaines de séjour dans le centre". Il a reconnu utiliser du cannabis depuis cinq ans à raison de 20 g par jour pour un montant de 7000 DA.


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