Algérie

Le centre de lutte contre la toxicomanie déserté par les patients



Le centre de lutte contre la toxicomanie, situé à Djenane Diffallah au nord de la ville, qui a été inauguré en 2012, est aujourd'hui déserté non pas à cause du manque de moyens humains et matériels mais paradoxalement à cause de l'absence de fréquentation des patients. La structure médicale flambant neuf que nous avons pu visiter, est d'une capacité d'accueil de 25 lits, dotée d'un laboratoire d'analyse de produits de toxicomanie avec un matériel adéquat nécessaire aux analyses.Les chambres de l'établissement sont équipées de lits médicaux et dotées, surprise pour tout visiteur, même de téléviseurs. Le matériel de cuisine encore à l'état neuf qui semble n'avoir pas été utilisé, est destiné à être rongé par l'usure du temps.
A l'intérieur de l'établissement, il existe des bureaux de consultation de médecins spécialisés et une salle de soins. La psychologue avoue, impuissante, qu'elle est outrée par l'attitude incompréhensible des familles qui ne manifestent aucune volonté pour faire interner leurs enfants, après des examens médicaux, touchés par le fléau de la toxicomanie.
«Ces familles, ajoute-elle, préfèrent garder leurs enfants au domicile familial après consultation au niveau du service psychiatrique dépendant de l'hôpital de Béchar qui leur délivre des médicaments au lieu de diriger leur progéniture vers le centre pour plus de sécurité». La psychologue indique la raison de cette situation qui réside dans les préjugés sociaux qui entourent la pathologie.
En 2015, l'établissement a procédé à 294 consultations suivies en 2016 de 101 consultations et 85 autres pour maladies mentales. Les chiffres pour l'année 2017 n'ont pas été communiqués. Malgré une campagne de sensibilisation destinée aux familles des toxicomanes pour un suivi médical approprié et éventuellement le placement des patients en internat, le centre de lutte contre la toxicomanie demeure désespérément vide.


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