Algérie

Le centre anticancer tarde à voir le jour



Inscrit en 2008, le projet avait été gelé en 2014 par le gouvernement en raison de la crise financière, avant d'être dégelé en 2018. Mais depuis les choses n'ont pas tellement avancé.Le lancement du projet du centre anticancer d'Amizour (CAC), à Béjaïa, se fait toujours attendre, malgré les engagements plusieurs fois renouvelés des autorités à le faire dans les meilleurs délais. Et, depuis quelques jours, des rumeurs persistantes évoquent carrément son abandon. Mais le directeur de la santé et de la population (DSP) de Béjaïa, le Dr Driss Khodja El-Hadj, affirme que c'est faux, affirmant toutefois que le projet n'est plus du ressort de sa direction, mais de celle des équipements publics (DEP) pour permettre aux cadres de la DSP de faire face à la pandémie de Covid-19.
Le président de l'association des cancéreux de la wilaya de Béjaïa, Razik Zenati, joint par téléphone, a avoué qu'il ne sait plus qui croire devant un tel flot d'informations contradictoires mais a, néanmoins, démenti que les travailleurs de l'entreprise réalisatrice du projet, Cosider en l'occurrence, aient plié bagage. "Ils sont toujours sur place mais on attend de voir sortir de terre ce centre anticancer, car nos adhérents continuent à vivre le calvaire avec les va-et-vient quotidiens vers Tizi Ouzou", a-t-il affirmé. Il faut dire que l'entame des travaux a été plusieurs fois annoncée en dépit des moult péripéties auxquelles a été confronté le projet. Les différents walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya ont fait part dans leurs déclarations de leur "détermination à surmonter tous les écueils qui entravent la concrétisation de cet important projet", très attendu par la population. Ils ont demandé aux "responsables de s'impliquer davantage et de travailler en synergie pour lever toutes les contraintes et permettre ainsi l'achèvement dudit projet dans les meilleurs délais".
L'entreprise Cosider, chargée de la réalisation de cette nouvelle infrastructure sanitaire, a entamé, le 24 mai dernier, les travaux de terrassement, d'aménagement et d'installation de sa base de vie, ainsi que la mise en place d'une centrale à béton. Seulement, quelques jours après, l'entreprise a été confrontée à un problème, a indiqué le même élu de l'APW. "Quelqu'un a squatté le terrain, prévu pour y installer sa centrale à béton. Il a fallu le dégager", a poursuivi notre interlocuteur, mais pour être confronté à un autre problème : "l'absence de permis de construire pour y installer la base vie et la centrale à béton". Sur le plan financier, l'entreprise Cosider a droit, conformément au contrat, explique l'élu de l'APW, à une avance de 60 milliards de centimes. "C'est un peu tout cela qui a retardé le projet", a poursuivi notre interlocuteur, qui est confiant quant à "la poursuite des travaux, qui ont trop tardé en raison de faux problèmes".
Avec une capacité de 140 lits, le CAC d'Amizour aura un statut de centre régional, puisqu'il sera appelé à prendre en charge, outre les patients de Béjaïa, ceux de Bouira, de Bordj Bou-Arréridj et de Jijel. Inscrit en 2008, le projet avait été gelé en 2014 par le gouvernement, à l'instar de plusieurs projets, en raison de la crise financière, avant d'être dégelé en 2018. Mais son dégel n'a pas servi à grand-chose, puisque le projet a été confronté à une lenteur administrative jugée incompréhensible. Deux avis d'appel d'offres, lancés en 2018 et en 2019 par la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Béjaïa, ont été déclarés infructueux. Le montant du projet est de 600 milliards de centimes, alors que les délais d'exécution des travaux étaient fixés à 36 mois.

M. OUYOUGOUTE


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