Algérie

Le célèbre temple italien de l’opéra bouleverse les traditions



La Scala fait la révolution avec une avant-première pour les jeunes Ce n’est pas le mur de Berlin mais la presse italienne est unanime pour louer l’initiative du surintendant Lissner: commencer sa saison non par la régalienne, traditionnelle et très huppée ouverture de la Scala du 7 décembre, jour de la fête du patron de la ville de Milan, mais par une «anteprima», une représentation en avant-première, jeudi 4 décembre, réservée aux jeunes de moins de 26 ans, au tarif unique de 10 euros. Quand on sait que trois jours plus tard, les tarifs iront de 450 à 2.400 euros... Stéphane Lissner, qui vient de signer un nouveau contrat avec le théâtre milanais jusqu’en décembre 2013, tout en jugulant les lourdes menaces de grève qui pesaient sur sa première du 7 décembre, s’amuse de sa «révolution du 4 décembre». Plutôt serein dans son bureau, à quelques heures de la première de la nouvelle production du Don Carlo de Verdi, mise en scène par Stéphane Braunschweig et dirigée par Danièle Gatti. «C’eût été une erreur de supprimer le 7 décembre, qui est une institution internationale, affirme Stéphane Lissner. Bien sûr, je craignais que nos sponsors et institutionnels ne s’inquiètent de cette initiative, mais il s’est passé exactement le contraire. L’opinion publique s’est aussitôt emparée de l’événement, le reste a suivi». Ainsi, le sponsor principal de la Scala, la banque Intesa Sanpaolo, a recueilli des fonds pour son Projet Malawi de lutte contre le sida dans 15 pays les plus pauvres du monde en mettant aux enchères les 20 places réservées de la loge présidentielle. «J’ai profité de la force médiatique et affective de ce théâtre, explique Stéphane Lissner. Les 1.800 places mises en vente ont été soldées en quatre heures, que ce soit sur Internet ou directement aux guichets de la Scala». L’engouement général ne s’explique pas seulement par le désir de «griller» la première officielle. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une politique lancée dans les années 1970 par le surintendant Paolo Grassi, dont Stéphane Lissner s’est fait l’alter ego. «Je ne fais que suivre et renforcer la voie qu’il a tracée, reconnaît-il. C’est ainsi que nous avons élaboré le «Progetto Giovani» (Mille jeunes à la Scala et La Scala en famille) qui comprend un système d’abonnements à prix réduit et des tarifs préférentiels. 120.000 des 460.000 spectateurs annuels de la Scala bénéficient ainsi de places quasiment à moitié prix». Sur scène, tous les artistes de ce 4 décembre ont accepté de ne pas être payés.


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