Algérie

Le Cdt Lakhdar Bouragaa revient sur le dossier des faux moudjahidin



«Le colonel Ahmed Bencherif est inconscient» En marge de la commémoration du 50e anniversaire de la mort du chef historique Larbi Ben M’hidi, organisée hier au cercle de l’armée, le Commandant Lakhdar Bouragaa connu sous le nom de guerre Si Lakhdar, ayant activé dans la wilaya IV historique, a jeté un pavé dans la mare en qualifiant le colonel Ahmed Bencherif d’«inconscient». Cette sortie fait suite aux récentes déclarations de Bencherif sur les faux Moudjahidin et les accusations de corruption contre le ministre des Moudjahidin et du SG de l’ONM. D’après lui, «tout le monde excelle aujourd’hui dans l’art de revendiquer la détention de dossiers compromettants, à l’instar de la polémique qu’a soulevée le président du MSP Aboudjerra Soltani, juste pour se faire valoir et revenir sur la scène médiatique». Pour paraphraser ses propos, avec une touche humoristique, le Commandant Bouragaa dira que «les Palestiniens sont les champions des détournements d’avions et les Algériens des spécialistes des détournements d’opinions, notamment à chaque échéance électorale». Pour lui, la responsabilité incombe à la loi de 1963, négligée depuis le premier jour, en distribuant des attestations communales sans vraiment donner la peine de vérifier les signatures et la crédibilité des témoins. Ce qui a permis, selon lui, avec le temps, de ne plus reconnaître le bon grain de l’ivraie. «S’ajoutent, a-t-il soutenu, les dérapages et les fuites qui ont suivi après la création du département des Moudjahidin». «L’indiscipline que nourrissent certains agents au sein même de cette importante institution depuis des années a permis, ajoute Si Lakhdar, la confiscation de la mémoire nationale et l’usage de faux à grande échelle.» Si, aujourd’hui, on hésite à désigner le coupable, c’est parce que, a-t-il reconnu, «on ne l’a pas trouvé». Il soutient dans ce contexte que le véritable problème se situe au niveau de la loi qui a ouvert la brèche à tous les dépassements. A ce titre, le Commandant Si Lakhdar a invité la société civile et les médias à jouer pleinement leur rôle et à s’impliquer davantage dans la quête de la vérité et à «ne pas baisser les bras devant les fossoyeurs de la révolution». Le Commandant Bouragaa était à la tête de la célèbre compagnie Zoubiria, une unité d’élite qui a rejoint l’ALN en 1956 dans la région de Blida. Il a côtoyé les plus grands noms de la wilaya IV à cette époque, à savoir Souidani Boudjemaa, Bouguerra, Bounaama et autres. Son tempérament d’homme indépendant le mène naturellement à l’opposition, sous la bannière du FFS, et même à la prison sous Boumediene, accusé d’avoir soutenu Tahar Z’biri en 1967. Il a profité, hier, en marge de la célébration du 50e anniversaire de la mort du géant de la révolution algérienne, Larbi Ben M’hidi, qui représentait l’Oranie au congrès de la Soummam le 20 Août 56, pour apporter son eau au moulin et donner des éclaircissements sur la polémique des faux Moudjahidin qui ternit encore plus l’image de la révolution algérienne.


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