Selon le professeur Abdennour, chef du service
infectieux au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine, rencontré
hier mardi, «18 malades du sida sont actuellement sous traitement à l'hôpital
et dont la prise en charge s'élève à 172 millions de centimes par an et par
personne et ce, juste en ce qui concerne les médicaments antiviraux».
50 autres personnes séropositives asympthomatiques,
c'est-à-dire n'ayant pas encore développé la maladie, sont régulièrement
suivies par son service.
Le professeur indique qu'en moyenne deux à trois malades du sida sont
alités au niveau du service infectieux, parce qu'au début du traitement et
qu'une surveillance régulière est nécessaire à ce moment-là. Et de poursuivre :
«Ensuite, le malade est sous traitement mais vaque normalement à ses occupations,
mais toutefois avec des précautions et des contrôles à effectuer tous les deux
mois ». Beaucoup parmi les malades sous traitement ainsi que parmi les
personnes séropositives soumises au suivi viennent des autres wilayas de l'Est
et du Sud-est du pays et ce, en raison du fait que le CHU de Constantine, en
tant qu'un des huit centres de référence dans le pays, assure la couverture de
plusieurs wilayas. Concernant la disponibilité des médicaments, notre
interlocuteur fera savoir que ceux-ci sont suffisants et que l'arsenal
thérapeutique, panoplie de drogues permettant le traitement du virus, vient
d'être enrichi à l'occasion de la révision du schéma national défini en la
matière au début de la prise en charge des malades du sida dans le pays. Les
frais et dépenses de celle-ci sont assumés exclusivement par l'Etat, aussi bien
pour ce qui est des antiviraux que de l'hospitalisation ou encore des maladies
dites opportunistes liées à l'état de séropositivité de la personne, dira le
professeur. Ce dernier soulève cependant le fait que les malades sont
confrontés à une discrimination et stigmatisation dans leur entourage et au
sein de la société en général. En effet, les réactions de rejet que rencontre
le malade sont nombreuses et les gens, par ignorance plus que par autre chose, affichent
une hostilité injustifiée et injuste à l'égard des personnes séropositives. Plus
grave encore, dira-t-il, lorsque les enfants malades du sida sont montrés du
doigt et mis en quarantaine, parce que fils et filles de personnes porteuses du
virus. Ce qui est désolant, c'est que certains professionnels de la santé n'en
sont pas exempts, déplore-t-il, à l'instar de certains dentistes qui, en
apprenant que le client est malade du sida, ne le reçoivent pas dans leurs
cabinets. Le problème, souligne notre vis-à-vis, c'est que la personne se
voyant rejetée finit par développer une stratégie de «revanche» contre la
société en dissimulant son état de séropositivité aux voisins et autres. Et là,
le danger de propagation du virus est plus grand et plus particulièrement s'il
s'agit d'un virus mutant et dit résistant.
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Posté Le : 22/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A El Abci
Source : www.lequotidien-oran.com