Algérie

Le cauchemar d'une famille



De plus en plus nombreux, les malades atteints par le coronavirus (Covid-19) vivent un véritable cauchemar. Terrifiés par les effets de cette pathologie très contagieuse, certains refusent de se déclarer mais finissent aux urgences avec de lourdes complications.C'est le cas de cette famille de Draria, confrontée à un drame humain avec la contamination de plusieurs de ses membres dont quatre se trouvent dans un état critique. Tout commence avec le retour d'un voyage de l'aîné de la fratrie, marié et père de deux enfants. Il rend visite à sa mère (80 ans) et à ses deux s?urs qui vivent avec elle.
Conscient de la gravité du virus, il se protège avec un masque et des gants et respecte la distanciation. Mais au bout de quelques jours, il commence à avoir une forte fièvre et une toux sèche. Il se présente à l'hôpital El Kettar, où il est admis en isolement, après avoir été déclaré positif au Covid-19. Son état est gravissime, en raison de sa cardiopathie et de son diabète. Sa femme et ses deux enfants se confinent chez eux et arrivent à s'en sortir après une semaine de toux et de fièvre. Mais ce n'est pas le cas pour la mère et ses deux filles.
Les trois refusent d'aller à l'hôpital, mais leur état se dégrade et elles finissent par être évacuées vers l'hôpital El Kettar. L'une des s?urs est déclarée positive puis isolée. Les résultats du prélèvement effectué sur l'octogénaire s'avèrent négatifs alors que la plus jeune n'a pu faire le test faute de kit. Les deux retournent chez elles. Elles passent deux jours entre fièvre, vomissements et toux.
Retour à El Kettar, 48 heures après, où les médecins refusent de les hospitaliser. Ils leur demandent de faire un scanner pulmonaire. C'est la galère pour trouver un privé assurant la prestation. Elles reviennent le lendemain avec des clichés qui confirment leur contamination. Contre toute attente, les médecins refusent encore une fois de les hospitaliser, cette fois «faute de place». Ils les orientent vers l'hôpital de Beni Messous. Là encore, il n'y a pas de place. Elles attendent jusqu'à 1h la libération de lits, mais en vain. Elles finissent par rentrer chez elles. A peine, quelques heures de sommeil, elles doivent encore galérer.
Epuisée, l'octogénaire ne veut plus quitter sa maison. Elle s'en prend à ses proches. L'ambulance de la Protection civile l'attend. Il a fallu un long travail psychologique pour qu'elle accepte de suivre les agents et de monter dans l'ambulance avec sa fille, terrifiée par l'état psychologique de sa mère. A l'hôpital de Beni Messous, plusieurs malades attendent sous une tente depuis des heures.
Leur nombre s'est multiplié depuis la veille. La vieille femme et sa fille nient leur contamination. Elles finissent par accepter d'être prises en charge. Elles suivent les médecins vers la salle de consultation pour des prélèvements. Alors que l'état de santé de la deuxième fille s'améliore à El Kettar, le fils aîné, en réanimation à l'hôpital Maillot, va mal depuis quelques jours.
Le traitement à la chloroquine qui lui a été administré n'a pas été accompagné d'un antibiotique. Du coup, il fait des pics de température et son état est instable. Son épouse a du mal à obtenir de ses nouvelles auprès des médecins. L'état du malade reste néanmoins instable.
Le service réanimation est saturé. Son lit est convoité. Il stresse beaucoup, ce qui ne facilite pas sa guérison. Les résultats du traitement à la chloroquine ne peuvent être connus qu'au bout de dix jours de prise régulière. A l'hôpital de Beni Messous, sa mère et sa s?ur se battent encore pour des places d'hospitalisation. Après cinq heures d'attente sur une chaise, dans une salle froide et humide, elles ont enfin des lits, dans une salle nouvellement ouverte pour accueillir les malades admis en isolement. La galère prend fin. Mais le combat contre la mort s'amorce.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)