Algérie

Le catalan TCB attend toujours un signal pour le port d'Oran


Le catalan TCB veut prendre en gestion le port d'Oran et il a des suites africaines dans ses idées. Alger reste indécise.

Le ministère algérien des Transports n'a toujours pas donné de réponse à une proposition faite, durant l'été 2009, par TCB SL, la société de gestion des terminaux à conteneurs de Barcelone, de prendre la gestion du terminal à conteneurs du port d'Oran. Le catalan TCB SL qui exploite l'un des deux terminaux à conteneurs du port de Barcelone est déjà présent directement en Turquie, Colombie, Brésil, Cuba et le Mexique.

 Alors que la réponse d'Alger se fait toujours attendre, la situation du port d'Oran ne s'améliore pas. La situation de crise même s'est accentuée avec l'entrée en service du port de Tanger Med 1. Le port d'Oran y a perdu une partie du fret international qui lui arrivait directement par porte-conteneurs de ligne. Il ne la capte plus qu'indirectement, par l'intermédiaire du nouveau port marocain.

 L'intérêt de TCB SL pour le terminal à conteneurs d'Oran se fonde sur de solides raisons économiques, affirme une source espagnole à Alger. Pour l'opérateur catalan, l'infrastructure oranaise dispose d'un potentiel de développement plus important que celui d'autres terminaux à conteneurs algériens. On relève à cet effet que contrairement au port d'Alger où des travaux sont nécessaires, les quais d'Oran disposent de la place pour monter des portiques… C'est pratiquement à une nouvelle du commerce transsaharien que projette TCB SL à travers le port oranais qui viendrait concurrencer en termes de coûts celles qui existent déjà.

 La société de gestion des terminaux à conteneurs de Barcelone TCB a fait ses calculs indique une source espagnole. «Le coût du conteneur qui arrivera à Gao et Tombouctou, et même à Mopti, au nord du Mali, par le port d'Oran, sera concurrentiel de celui du conteneur qui arrive par le port autonome de Dakar. Il y a un vrai hinterland subsaharien pour ce port.»

L'option Dpw est caduque

 L'Algérie se montre encore indécise en dépit des efforts de persuasion fournis par PCB. Le huitième tonnage mondial (2008) n'a pas cessé, ces dernières années, d'essayer d'engager des négociations directes avec l'Entreprise du port d'Oran (publique) et de gagner à sa cause le syndicat du Port.

 Une visite à la capitale catalane a été organisée pour les syndicalistes dans le but de lui «vendre» le modèle de la cogestion PCB-Syndicat. Les raisons des atermoiements algériens de ces derniers mois ne résident pas dans l'insuffisance des efforts de persuasion de PCB. Elles se trouveraient ailleurs, dans le désir de confier la gestion de ce terminal à l'émirati DPW, qui gère déjà, en joint-venture avec des opérateurs publics, les terminaux à conteneurs d'Alger et de Djendjen (wilaya de Jijel, est du pays).

 Pour rappel, cette entreprise a déjà décliné, au printemps 2009, une offre qui lui avait été faite dans ce sens. La contraction du commerce international en raison de la crise économique mondiale l'empêchait d'entreprendre de nouveaux investissements, a expliqué alors Mohamed Al Khadar, PDG de sa filiale algérienne.

 Entretemps la bulle immobilière qui portait l'économie de Dubaï a éclaté et DPW, propriété du fonds Dubaï World, ne constitue plus une solution de gestion possible pour le terminal oranais.

L'inertie et le risque de déclin

 Un membre du «Forum des chefs d'entreprises» estime que le sort réservé à la demande de l'opérateur portuaire catalan pose plus généralement la question de l'attitude peu claire des autorités envers les investissements espagnols.

 L'Algérie a en effet déjà répondu négativement à une demande d'agrément pour un bureau de représentation de la banque espagnole, La Caixa (1ère banque d'épargne d'Europe). On aurait suggéré à la grande banque espagnole de créer une filiale locale avec 100 millions euros de capital d'entrée.

 Le dossier de la Caixa n'est pas lié à la demande de TCB. Mais beaucoup d'observateurs, les pouvoirs publics algériens ne peuvent pas continuer à faire dans l'inertie encore plus longtemps si l'on veut éviter le déclin du port d'Oran. Dans un contexte relationnel froid avec Paris et plutôt morose avec Madrid, la Catalogne pourrait, par décision politique algérienne, devenir un partenaire privilégié.


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