Algérie

Le casse-tête des réfugiés syriens



Le casse-tête des réfugiés syriens
La ville turque d'Antakya, à 35 km de la frontière syrienne, pullule de Syriens, notamment des habitants d'Alep, située à 45 km de l'autre côté de la frontière.Antakya (Turquie)De notre envoyé spécialLe visiteur s'en rend vite compte en prêtant l'oreille à la présence de la langue arabe de manière courante dans les échanges dans un pays dont la population, authentiquement nationaliste, ne parle que sa langue maternelle. Nul besoin donc d'aller dans les quartiers à forte majorité syrienne. Toute la ville s'y prête.Les Syriens sont partout. Ils sont certes moins visibles à Antakya qu'à Reyhania qui compte 70 000 Syriens pour 60 000 Turcs.Mais une chose est certaine : la province de Hatay, limitrophe de la Syrie, s'est carrément «arabisée». Cette «razzia» syrienne à Hatay n'est pas sans créer un certain malaise chez la population locale. Malaise perçu dans la rue, en prêtant l'oreille aux citoyens.«Les ouvriers syriens travaillent pour cinq lires la journée (1 euro = 3 lires), alors que les Turcs perçoivent en moyenne 30 lires», se lamente Malick, un restaurateur qui voit là de la concurrence déloyale. Celin, le gérant d'un point de vente de téléphonie mobile locale, parle de la recrudescence des vols dans sa ville «hautement sécurisée». «Ce phénomène touche spécialement les téléphones portables», souligne-t-il. «Les propriétaires viennent déposer des plaintes car il y a la possibilité de suivre la piste de certains téléphones dotés d'indicateurs», explique-t-il.Pour sa part, Turket, un cinquantenaire propriétaire d'un magasin de robes de mariée, attire l'attention sur la montée en puissance de la prostitution parmi cette communauté syrienne fragilisée. «Une fois la nuit tombée, tu es abordé par des hommes te proposant de ??jeunes et belles filles'' à des prix dérisoires ne dépassant guère les 20 à 30 lires», raconte-t-il. «Il y a même des jeunes filles syriennes qui se proposent pour faire la ??bonne à tout faire'', pourvu qu'elles soient à l'abri», ajoute-t-il, apitoyé et loin d'être alléché par de telles propositions.Après une période d'observation, hospitalité envers le voisin oblige, les Turcs commencent à hausser le ton. «Le gouvernement et la communauté internationale sont appelés à réagir pour prendre en charge ce phénomène», se lamentent les Turcs à haute voix après la phase de murmures sous cape. «Il s'agit désormais de notre équilibre sociétal qui risque de basculer. Notre jeunesse, déjà en crise, peut facilement sombrer en côtoyant d'autres jeunes fragilisés», remarque Selim, un universitaire de 45 ans, originaire d'Antakia et travaillant à Istanbul.Il ne suffit pas que la vie ait tourné la face aux Syriens, ce sont désormais leurs hôtes qui commencent à s'ennuyer de leur présence.




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