La question de
l'organisation et du contrôle des parkings informels pose toujours problème au
niveau de l'APC de Constantine. Estimées à 164 dans
la commune, ces aires de stationnement qui pullulent dans les cités et les
quartiers populaires sont, comme chacun le sait, prises en charge par des
jeunes chômeurs qui assurent le gardiennage de jour des véhicules personnels
des citoyens du quartier, mais rarement de nuit, nous a assuré, hier, le
responsable de la communication de l'APC, M. Belacheheb.
«Suite à
l'instruction de 2006 du ministère de l'Intérieur, seule une dizaine de
gardiens autoproclamés de ces parkings ont déposé des dossiers à l'APC en vue de leur officialisation et de leur organisation
dans des coopératives. Seulement, après coup, l'administration communale s'est
rendue compte que l'instruction de la tutelle est inapplicable d'un point de
vue juridique, déclare notre interlocuteur. Le responsable de l'APC a expliqué en effet qu'il existe un empêchement dans
l'application de la circulaire du ministère car, pour se constituer en
coopérative, il faut au préalable avoir l'acte de propriété du terrain. Or, ce
dernier est la propriété de l'administration et ne peut être cédé.
Il y a ensuite le
fait que les gardiens choisissent de rester dans l'informel. «En effet, signale
le responsable de la communication, nous avons pris contact au début avec les
gardiens des parkings pour les inviter à déposer des dossiers réglementaires
pour les régulariser et ils ont commencé à le faire. Malheureusement, dès
qu'ils ont su que ces dossiers doivent passer par les services de la sûreté qui
se chargent de mener des enquêtes sur eux et sur le parking, ils se sont
arrêtés et nous n'avons reçu en tout et pour tout qu'une dizaine de dossiers. Il
faut dire aussi que la majorité d'entre eux ne font pas le gardiennage de nuit,
jugeant que cette prestation n'est pas rentable sur le plan pécuniaire et
craignent que la commune ne les oblige à le faire», soutient encore M. Belacheheb.
Pendant ce temps,
les citoyens riverains de ces parkings ne sont pas satisfaits de la manière
dont sont gérées ces aires de stationnement et ne manquent pas de le faire
savoir aux autorités communales qu'ils inondent de requêtes et rapports. Ils
évoquent à l'appui de leurs requêtes des tracasseries et des échauffourées
permanentes avec ces gardiens, à cause surtout de la question des tarifs exigés
par ces derniers, lesquels sont fluctuants et parfois abusifs.
Ils signalent aussi le manque de signalisation du parking, l'utilisation de
tickets de paiement, l'identification des gardiens par des tenues
réglementaires et des badges, etc.
Pour la question
des tarifs, on signale que ceux-ci varient de 30 à 50 dinars, selon que
l'endroit est proche ou éloigné du centre-ville. « L'APC n'impose pas des
tarifs, mais seulement des seuils. Dans ce cadre aussi, un phénomène a été
signalé chez la plupart des citoyens qui habitent à proximité de ces parkings
qui pratiquent le gardiennage de nuit. En effet, les riverains prennent la
défense de cette formule qui les arrange parce qu'il se trouve que, du même
coup, le gardiennage de nuit les protège des malfaiteurs et des cambriolages et
à moindre frais !», ajoute le responsable.
Pour illustrer la
complexité du problème, la divergence des citoyens qui, chacun de son côté, essaient
d'exercer des pressions sur la commune, M. Belacheheb
nous a cité le cas du parking de la rue Tatache Belkacem. «Vous savez que l'APC
s'est désistée de la gestion des parkings en les donnant en concession par voie
d'adjudication. Ce parking a été cédé, il y a quelques années de cela, pour 15
millions par mois à un gestionnaire. Mais quelque temps après, ce dernier, jugeant
que le montant était très cher, a laissé tomber l'affaire et n'a pas pu s'acquitter
de ses dettes auprès de la commune qui l'a poursuivi en justice. Le dossier est
toujours à ce niveau, mais le parking lui est abandonné et est tombé sous la
coupe de jeunes qui activent, bien entendu, dans l'informel. Mais ayant su que
l'APC réfléchit à un éventuel changement de vocation
de ce parking qu'elle veut transformer en aire de jeu, de nombreux riverains
poussent dans cette voie en avançant l'argument de la rentabilisation du
parking à étages. De nombreux autres habitants des quartiers environnants qui
garent leurs véhicules sont en train de combattre cette idée pour des raisons
évidentes».
En fin de compte,
et selon M. Belacheheb, la solution à l'organisation
et à la prise en charge de ce secteur ne peut venir que de nouvelles
instructions plus précises de la tutelle ou bien de dispositions réglementaires
imposables à tous.
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Posté Le : 22/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com