Le casse-tête des nouveaux bacheliers continue

Les étudiants insatisfaits et déçus de leurs orientations continuaient, jusqu'à hier, dernier délai pour le dépôt des recours, à affluer vers les bureaux des recours dans les centres des inscriptions universitaires ainsi qu'à l'Institut national de formation et d'informatique (INI). Notre présence, hier, à l'INI a apparemment dérangé les responsables de l'institut. Nous avons été invités à quitter les lieux et de ne pas nous approcher des files d'attente des étudiants plantés devant chaque bureau. Les agents ainsi qu'un des responsables de l'institut nous ont renvoyés, nous orientant vers la cellule d'information installée avant-hier au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Aucune information ne nous a été fournie par les responsables de l'INI, ni sur le nombre des inscrits, ni sur le nombre des recours déposés. Ce qu'on a pu arracher difficilement, de la bouche d'un des responsables de cet institut, est que le nombre important des bacheliers ayant obtenu un bac avec mention a compliqué l'orientation des bacheliers. En effet, sur les 323.000 nouveaux bacheliers de cette année, 36% ont obtenu un bac avec mention, dont 1.106 avec mention très bien et trois avec celle d'excellent. L'année d'avant sur 280.000 bacheliers, 32,2% ont obtenu le bac avec mention.

Bien que ces résultats qualitatifs et quantitatifs aient été qualifiés par le ministre de l'Education d'historiques et de «sans précédent» depuis l'indépendance, ils ont tout de même compliqué le traitement des fiches de voeux des étudiants. Le fait qu'un nombre important d'étudiants ayant obtenu une moyenne de 13 et de 12 a contraint les responsables de l'orientation des étudiants à modifier les moyennes ouvrant droit aux inscriptions dans les filières les plus prisées, telles que médecine, pharmacie et chirurgie dentaire.

Face à la difficulté rencontrée pour accéder à l'information dans l'enceinte de l'Institut de l'informatique et auprès de ses responsables, on s'est rapproché des étudiants sortant de l'institut. Si les étudiants ayant effectué leur déplacement à l'INI pour les inscriptions ne se sont pas plaints, ceux qui se sont déplacés pour le dépôt des recours se sont montrés un peu énervés. Le parent d'une étudiante ayant obtenu un bac avec une moyenne de 12,56 habitant à Sidi Moussa n'a pas compris pourquoi sa fille a été orientée vers la faculté d'Oran, alors qu'il aurait été plus logique qu'elle soit orientée vers l'université d'Alger ou de Blida. Un étudiant habitant à Réghaïa s'est vu affecté à Béjaïa dans la filière de droit. Une autre étudiante accompagnée de son frère s'est dite étonnée de voir qu'elle a été orientée vers la faculté de Boumerdès alors qu'elle habite Alger. Nombreux aussi ceux qui ont été orientés vers des filières qui ne figurent pas sur leur fiche de voeux.

Notre maintes tentatives effectuées par téléphone et en nous déplaçant au ministère de l'Enseignement supérieur, pour entrer en contact avec la cellule d'information installée avant-hier, se sont avérées sans succès. L'attaché de presse du ministère de l'Enseignement supérieur a refusé de nous recevoir arguant qu'il était en réunion avec le chef du cabinet. Enfin, ce qu'il faut retenir est que le dépôt des recours s'est arrêté hier et les inscriptions se poursuivront jusqu'au 8 du mois en cours.