Algérie

Le casse-tête algérien





L'expérience du  bourbier libyen a montré, encore une fois, le caractère inopérant de l'option militaire pour régler des questions politiques.
Les conséquences d'une intervention armée au plan de l'effort de guerre qui a un coût et de la gestion des opinons populaires sont autrement plus lourdes à  supporter qu'un chèque en monnaie sonnante et trébuchante débloqué pour aider et encourager les changements démocratiques dans les pays arabes. L'Union européenne vient de mettre la main à  la poche en dégageant une enveloppe financière de 1,2  milliard d'euros supplémentaire d'ici 2013 pour la démocratisation des pays du pourtour méditerranéen et de l'Europe de l'Est. Cette contribution financière s'ajoutera au fonds d'aide de 5,7 milliards d'euros alloués au titre du programme d'aide 2011-2013.  Le message de l'UE à  l'adresse de ces pays résonne comme une mise en garde aux Etats rétifs aux changements démocratiques. «Plus le pays progressera dans ses réformes internes et plus vite il le fera, plus il aura d'aide de l'UE», avertit Bruxelles. Pour l'heure, trois pays semblent les plus éligibles à  cette aide européenne : la Tunisie et l'Egypte, pays précurseurs du printemps arabe, et le Maroc qui bénéficie d'un statut particulier auprès de l'UE.
L'Union européenne qui tient par-dessus tout à  la stabilité de ce pays pour des raisons géostratégiques suit ce qui s'y passe dans ce pays comme on surveille l'huile sur le feu. Plutôt que de brandir le bâton, on préfère la politique de la carotte qui est plus productive surtout quand on connaît les difficultés économiques et financières que traverse le royaume alaouite.
La Libye entre dans un autre scénario qui relève des pouvoirs politiques des Etats de l'union et des Etats-Unis d'Amérique engagés dans les opérations militaires de l'OTAN, dont les financements proviennent pour partie des pays impliqués dans l'effort de guerre et pour partie d'autres pays tiers dont les  monarchies du Golfe. L'UE met en garde les Etats de la région qui refuseraient de s'amender politiquement pour se mettre à  niveau au plan des réformes démocratiques. Le robinet des aides leur sera fermé, menace-t-on. «Pour les pays où les réformes n'auront pas eu lieu, l'UE va reconsidérer et éventuellement réduire ses aides» destinées aux Etats, précise-t-on. Dans le cas de ces pays, l'UE continuera cependant à  apporter son aide à  la société civile considérée comme un incontournable vecteur de changement dans la voie des réformes démocratiques. Et l'Algérie dans tout cela '
Dans quel chapitre l'Algérie sera-t-elle classée à  l'aune de ces paramètres d'appréciation des règles de bonne conduite démocratique attendues, exigées de ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée ' L'Algérie qui dort confortablement sur un matelas financier de réserves de change qui lui assure une aisance financière indéniable donne au pouvoir en place une certaine autonomie et indépendance dans l'exercice des attributs de la souveraineté nationale que n'ont pas d'autres Etats de la région qui sont au bord de l'asphyxie financière.
Pour ces pays fragiles, toute aide, aussi dérisoire soit-elle, est bonne à  prendre.
Riches aujourd'hui, pauvres demain, les pays qui ont axé leur développement sur une politique monétariste volontariste comme finalité du développement ont découvert à  la faveur de la crise financière qui a secoué la planète qu'un pays est fort d'abord par son génie créateur et la mobilisation de toutes ses forces vives.


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