Algérie

Le casier en bois le dispute toujours à la caisse en plastique



Les pêcheurs d'El Kala haussent le ton. Une fois de plus, dirions-nous, car ils l'ont fait il y a exactement un mois à propos des accès au nouveau port (lire El Watan du 20 mars).Cette fois-ci, c'est encore le nouveau port qui pose problème, mais pour toute autre chose. En fait un problème récurrent, celui des casiers en bois qui doivent être remplacés par des caisses en plastique, c'est la loi depuis 2010. Cette mesure devait entrer en application dès 2011 mais n'a jamais pu l'être tout à fait, même si les services vétérinaires des ports s'interdisent de délivrer des certificats sanitaires aux récalcitrants. Si les mareyeurs pouvaient sortir de l'ancien port sans certificat à leurs risques et périls lors des contrôles routiers, ce n'est pas les cas avec le nouveau port où la police postée aux entrées effectue un contrôle systématique et ne laisse sortir que les camions frigo en possession du précieux sésame du vétérinaire.Pour cette raison, les débarquements de cargaison continuent à se faire dans l'ancien port où vendredi les policiers ont retiré aux conducteurs de 5 camions les papiers de leurs véhicules avant de les leur rendre et de les laisser partir. Si les camions ne peuvent pas charger la marchandise, les mareyeurs vont demander aux armateurs de cesser de pêcher et ce sera tous les marins-pêcheurs qui se retrouveront au chômage technique en pleine saison de la sardine et à un mois du Ramadhan qui se prépare dans cette période précisément. Une situation qui a eu un effet immédiat sur le prix de la sardine qui a atteint 500 DA/kg en pleine saison. «Nous ne sommes pas contre l'application de la loi, mais à condition que ce soit la loi pour tous sans dérogation pour quiconque», expliquent les armateurs.En plus clair, il se trouve que l'emploi des caisses en plastique n'est pas généralisé dans tous les ports pour des motifs aussi différents qu'irréguliers et même s'il est contre-indiqué, le casier en bois garde la côte auprès des mareyeurs. «Par exemple, nous dit encore un vieux loup de mer, au marché de Sétif, devenu une place centrale du poisson dans l'Est algérien, la sardine dans les casiers en bois se vend mieux et plus chère que celle des caisses en plastique.» La raison ' Elle est moins écrasée et respire mieux par les espaces entre les lattes du fond, donc plus fraîche à l'arrivée.Samedi, il y avait entre les deux une différence de 1000 DA pour 24 kg, soit plus de 40 DA/kg ! Les caisses en plastique ont, selon leurs utilisateurs, l'inconvénient de garder de l'eau car les orifices du fond se colmatent avec les écailles et dans le nouveau port d'El Kala, il n'y pas de lieu réservé au rinçage des caisses, ni eau ni bassin. Ces conditions sont des préalables à l'application systématique et rigoureuse de la décision de 2011. Pour les pêcheurs, il faut que la mesure soit appliquée scrupuleusement dans tous les ports pour qu'il n'y ait pas de concurrence déloyale pour les produits dans les caisses en plastique. Ce qui est, selon eux, impossible à réaliser tant la corruption et les carences des services de l'Etat sont flagrantes.Il ne reste dans ce cas qu'à prolonger le délai pour l'application scrupuleuse de la mesure jusqu'à l'apparition du casier en bois à usage unique dont on parle dans le secteur. D'autant plus, précisent nos interlocuteurs, que la caisse en plastique n'est pas disponible. «Nous nous sommes rendus à la fabrique indiquée de Aïn El Berda (Guelma) mais nous n'avons trouvé que des pots de yaourt», précisent-ils !




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