Algérie

Le cas Nabil Karoui inquiète l'instance électorale



L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a indiqué hier par la voix d'un de ses membres qu'elle est inquiète de l'issue de l'élection présidentielle anticipée, en raison du cas Nabil Karoui, candidat au deuxième tour, toujours en détention pour blanchiment d'argent et fraude fiscale. "La Commission électorale s'est retrouvée dans une situation très embarrassante et gênante, car les deux candidats au second tour de la présidentielle n'ont pas les mêmes chances, en raison du maintien en détention de Nabil Karoui", rival de l'autre outsider Kaïs Saëd, a affirmé Anis Jarboui, membre de l'ISIE dans une déclaration à l'agence officielle TAP. Selon lui, l'ISIE est très inquiète d'une éventuelle contestation du scrutin et des résultats du deuxième tour, prévu le 13 octobre. "La Commission craint également que l'opinion publique n'accepte pas les résultats des élections si le candidat, Nabil Karoui, continue à être emprisonné", a-t-il expliqué, soulignant qu'il s'agit d'un cas inédit et qu'aucun texte de loi n'a prévu. Son collègue, le président de l'ISIE avait déclaré auparavant sur la chaîne d'information française en continu France 24 que son instance fait face à un véritable "dilemme" face à ce casse-tête qu'est l'emprisonnement de Nabil Karoui, arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle avec plus de 15% des voix, juste derrière Kaïs Saëd avec 18% des voix. "Nous rencontrerons un gros dilemme si la situation ne change pas car nous ferons face à un vide juridique. Je crains même les éventuels recours qui pourraient être intentés contre l'opération électorale", a-t-il expliqué. Le 5 septembre, la chambre d'accusation près la Cour d'appel de Tunis a rejeté la demande de libération de Nabil Karoui tout en décidant de maintenir les mesures préventives à son encontre: interdiction de voyage et gel des avoirs, a rapporté la presse tunisienne. Mercredi dernier, l'examen de son affaire a été reporté au 2 octobre, en raison d'une grève des magistrats entamée le 20 septembre, selon des sources officielles et son parti "Kalb Tounès" ("Au c?ur de de la Tunisie").
Lyès Menacer


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