Le cas Dati

Rappel - A peine installée dans son nouveau bureau que la ministre est copieusement critiquée pour son caractère entier et intransigeant.
Lorsque le Président Sarkozy succéda à Chirac au palais de l'Elysée, son premier objectif sera de former un gouvernement d'ouverture. Une première en France, car jamais chef d'Etat n'est allé aussi loin dans le choix tous horizons des hommes de son Exécutif. Il confiera un ministère à Luc Besson qu'il avait auparavant débauché du Parti socialiste, le ministère des Affaires étrangères à un cacique du PS, Bernard Kouchner, un opportuniste très controversé. Il fera appel à un ancien Premier ministre socialiste pour une mission à l'étranger, à un ministre du même groupe, Jacques Lang, pour une mission similaire.
La population visible, entendez par là les Noirs et les Maghrébins, ne seront pas oubliés.
Une Française d'origine sénégalaise sera propulsée au rang de secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et à la coopération.
Une Nord-Africaine, Rachida Dati, de père marocain et de mère algérienne aura droit, pour services rendus, au plus convoité et au plus important des ministères : celui de la Justice et de garde des Sceaux.
La France applaudit, mais du bout des doigts. La majorité boude et ne gronde pas encore. A peine installée dans son nouveau bureau que la ministre est copieusement critiquée pour son caractère entier et intransigeant. Après quelques coups de gueule et quelques prises de bec, de nombreux cadres claquent la porte. La presse, à l'affût des moindres incidents de la chancelière, répète tout ce qu'elle apprend jusqu'à indisposer le lecteur. Dati est quasiment prise en grippe. Et bientôt elle deviendra le sujet des discussions des salons parisiens après en avoir été la coqueluche. On lui reproche par exemple d'aimer les belles toilettes. D'ailleurs, des journaux n'ont pas manqué de la présenter à l'essayage de ses robes comme une véritable top modèle à la veille de son défilé.Ce qui a forcément déplu au Président Sarkozy qui attendait de sa protégée plus de rigueur et plus de discrétion. Certains conseillers lui auraient même soufflé à l'oreille que sa ministre adorait les réceptions et qu'elle y passait le plus clair de ses soirées. Une convive de ces réunions huppées n'a pas hésité à dire à la télévision qu'elle trouvait Dati extrêmement ambitieuse et très dangereuse et qu'elle lui avait même demandé le numéro du portable d'Obama. Et pour couronner le tout, les médias n'ont eu aucune peine à tirer à boulets rouges sur son frère cadet, inculpé pour détention de drogue, dans l'espoir de la salir et de la déconsidérer aux yeux des Français. Reculant fasse à la pression de nombreux magistrats qui demandaient sa tête, Sarkozy sacrifiera Dati sans état d'âme d'autant qu'elle commençait à faire jaser autour d'elle.