Algérie

Le cartel de la pomme de terre provoque la pénurie



La pénurie de la pomme de terre a produit un effet boomerang pour ceux qui espéraient provoquer la colère du citoyen et forcer, par voie de conséquence, les instances de contrôle et les services de sécurité aux options casanières.Le client conscient, plus que jamais, du jeu des spéculateurs fait peu cas d'une pénurie qui s'est installée depuis quelques jours et demandant l'intensification des contrôles inopinés. «C'est toujours la même rengaine en pareille saison. Les grossistes commencent graduellement une augmentation des prix, quelle que soit l'abondance du produit pour pouvoir atteindre des surprofits au détriment des bourses des citoyens et de la crédibilité de l'Etat », a déclaré Abdelouahed, un fonctionnaire moyen. Les prix affichés (70 DA à 80 DA) préparent, en fait, le pire pour l'hiver. Une saison durant laquelle ce produit prend des ailes pour atteindre au bas mot les 120 DA. C'est dans cet esprit préventif que les services de sécurité et ceux du commerce viennent de resserrer l'étau sur ce circuit malsain.
Le plus intrigant à Souk Ahras est dans le comportement de certains détaillants, d'habitude peu influençables. «Nous croyons que le prix de la pomme de terre doit être variable d'une saison à une autre et ceux affichés par les grossistes ou par nous-mêmes ne peuvent en aucun cas nuire au pouvoir d'achat», a lancé l'un d'eux, qui se dit lésé par rapport au prix plafonné de la pomme de terre. D'autres commerçants estiment, par ailleurs, que les outils régulateurs de l'Etat doivent faire en sorte que toutes les parties concernées soient soumises au contrôle à commencer pour le producteur. B. Selim, un économiste place ce phénomène dans un cadre condamnable à cause de ses conséquences néfastes sur le climat socioéconomique. «Toute pénurie est porteuse de déstabilisation et de discrédit par rapport au circuit naturel du commerce que nous savons soumis à l'offre et à la demande, car l'un assure la pérennité de l'autre.
Or, quand un corps étranger malveillant s'implique, ce sont les assises de ce circuit naturel qui sont ébranlées et c'est le citoyen qui en pâtit. Au-delà du citoyen les objectifs recherchés peuvent être motivés par des causes autres que celles liées à la réalisation des surprofits. La provocation d'un climat de panique et de colère mène souvent à une situation de précarité sociale et cette hypothèse n'est pas à écarter pour le cas des pénuries gérées à distance», a-t-il expliqué.
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