Algérie

Le carriérisme, le militantisme et le marketing politique


Il est quasi impossible de pouvoir distinguer entre l'un et l'autre. La différence n'aurait d'existence que dans un cadre d'intérêts restreints. Ce même intérêt comporte en son sein d'autres sous intérêts à géométrie variable. Du stricto personnel, cet intérêt n'atteindra le général que par ricochets. Chaque homme se disant politique imagine d'abord une démarche à même de le hisser au summum de la décision, pour qu'ensuite il se réserve l'apanage de la répandre sur toutes les entités qu'il est censé diriger. Un candidat à la députation ou à la mairie, s'efforçant de devenir député ou maire, ne pense a priori qu'à l'amélioration de sa condition de rangement social. Loin parfois du souci d'un confort matériel ou financier, il reste néanmoins animé par un souci de classement social. Là, tous les moyens sont bons. Qu'il soit sous l'égide d'un parti, en liste indépendante ou intrus privilégié, il se préoccupe peu des quelques critères classiques devant régir l'obtention d'une telle représentativité. Heureusement qu'il existe, eh bien oui, des gens d'un tout autre gabarit. Désintéressés à ce titre, ils n'aspirent qu'à mettre, à la demande, leur expérience professionnelle au service de la ville qui les a vus naître. Qu'ils soient ex-administrateurs ou urbanistes chevronnés, ils auraient sauvé ces élections. Sans faire de carriérisme, ils seraient des disciples silencieux. Le militantisme serait donc cet engagement pris délibérément en vue d'atteindre un objectif idéologique. La lutte pour la concrétisation d'un idéal en est l'unique moteur. Il serait aussi cette hargne et ce dévouement à une ligne partisane. Partant de ce constat, ce volontarisme donc est supposé se produire sans contrepartie. Sa raison d'être, par principe philosophique ne devrait être que le désintéressement. Sa dynamique que la passion. En aucun cas, le militantisme ne pourra s'assimiler à une somme de temps consommé en qualité de détenteur d'une carte. Ou un campement par-devant des grilles ou des portails de partis. Comme la nationalité algérienne ne tient plus à un spécimen de CNI, le militantisme n'est pas une présence quotidienne dans les salles d'un Rassemblement ou d'un Front. Il est par ailleurs une présence perpétuelle, là où celle-ci est rendue obligatoire. Un poste de travail, une écoute populaire, une assistance mutuelle et un partage de peines et de joie. L'agitation n'a jamais fait de grands hommes. Seuls la hardiesse et le bons sens en font. Il y était de coutume disons, que pour accéder à un mandat électif, l'on doit provenir d'une formation politique. Que l'on soit parrainé par une association, ou une organisation de masse, l'essentiel c'était d'être membre de la direction qui chapeaute ces démembrements satellitaires. Le parti. Cet appareil aura la tâche de vous faire connaître, améliorer votre image, faire de quoi l'électeur se sentira capable et même moralement embauché d'aller porter l'eau à ton moulin. Ce fut ainsi un certain état d'esprit. L'Etat était dans le parti. La démocratie en ces temps n'était elle qu'un centralisme démocratique décrié. L'ouverture de l'activité politique peu après l'instauration par dispositions constitutionnelles du multipartisme, allait permettre et aider l'émergence de tant de courant dans l'unique parti. Ainsi que bon nombre d'associations. Et là le parti, enfin, l'appartenance à un parti est devenue presque inutile. Le militantisme dirait-on a changé de camp. Il n'est plus la vertu des partis. Il est redevenu une action associative, voire tout à fait citoyenne et de tout le monde. C'est une espèce de civisme. Un acte de charité. Rester dans son coin, agir dans la bonne action sans trop de bruit, et voilà que l'on vienne vous déguerpir de cette « somnolence » pour vous présenter à vos concitoyens chargés de vous élire. Ils le feront de bon coeur et en toute fierté. Ils se verront en vous. L'intrusion parfois fait de la bonne surprise. Et qui n'a pas un jour, à son premier jour dans une organisation, été dans la peau d'un intrus ? On y rentre certes intrus mais l'on ne saura jamais ni comment ni de quelle manière l'on y sort. Entre l'un et l'autre, l'adhésion crée la divergence. Le citoyen ne veut plus entendre voir un homme candidat-politique lui dire « on va faire... on vous fera... ».
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