Algérie

Le cardiologue kidnappé à Tizi Ouzou libéré: «Je n'ai pas payé de rançon»



Après une vingtaine de jours passés en captivité, le cardiologue Nacer Djelal a été remis en liberté par ses ravisseurs, dans la nuit du dimanche à lundi, près de son village Ighil Bouzrou, dans la commune de Beni Aïssi, 11 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, non loin du lieu où il avait été kidnappé, le 15 novembre dernier. Selon un témoignage recueilli auprès du cardiologue lui-même, peu avant une heure du matin du lundi, il a été libéré, à quelques centaines de mètres de son domicile après avoir été ramené là, dans un véhicule, du lieu où il était retenu en otage.

«On m'a demandé de monter à bord d'un véhicule après m'avoir bandé les yeux. Puis après un trajet, dont je ne saurais dire s'il était loin du lieu ou j'ai été gardé, j'ai été invité à descendre du véhicule en m'informant que j'étais libre ». L'otage s'est retrouvé, en enlevant le bandeau de ses yeux, au pont situé non loin de chez lui et a regagné à pied, en quelques minutes, son domicile.

Hier matin, le cardiologue paraissait plutôt en bonne santé lors de son entretien avec des journalistes venus le voir en apprenant la nouvelle de sa libération. D'emblée il a tenu à souligner qu'il a été bien traité par ses ravisseurs qui lui auraient même procuré des journaux pour s'informer quand c'était possible durant ses jours de captivité. Nacer Djelal a déclaré «ils m'ont même laissé fumer du tabac, de temps à autre et m'ont demandé les premiers jours de faire la prière mais sans me menacer et d'ailleurs ils ont cessé de le faire après leur avoir expliqué mes raisons». Toujours à en croire le témoignage de la victime l'objet de son enlèvement n'aurait aucun lien avec une demande de rançon, tenant à apporter son démenti quant à un quelconque payement d'argent contre sa libération mais plutôt pour «une mission précise» dont il a refusé de révéler la nature au motif qu'il réserve « la primeur » aux services de sécurité, lors de sa prochaine audition sur cette affaire. Poursuivant son récit, le cardiologue a soutenu «mon kidnapping est différent des autres» tout en démentant la rumeur selon laquelle il aurait été enlevé pour soigner un bras droit de l'émir national de l'ex-GSPC.

Le désormais ex-otage de Beni Aïssi, de retour parmi les siens, sain et sauf, a été accueilli avec soulagement et joie par ses proches, amis et habitants du village Ighil Bouzrou après cette longue attente. Néanmoins c'est un dénouement qui ne laisse pas pensifs les habitants de la région à quand serait la fin de ces kidnappings dont leur nombre avoisinerait les 70 depuis la fin de l'année 2005. Certains posent déjà la question « à qui sera le tour ?»




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