Algérie

« Le caractère tribal de la société rend difficile la transition démocratique en Libye »



Le spécialiste des groupes islamistes, Mohamed Drif, a déclaré, hier, dans un entretien accordé à El Khabar que le colonel El Guedafi a commis une erreur stratégique quand il a libéré ceux qui se sont révoltés contre lui. Selon le spécialiste, la société libyenne est bédouine et conservatrice, ce qui rend le peuple libyen susceptible aux mouvements religieux.Selon le même interlocuteur, la carte religieuse en Libye est composée de trois courants : le courant des frères musulmans, un mouvement bien ancrée au sein de la société libyenne. Il s'est opposé au régime d'El Guedafi, mais il n'était pas capable de l'affronter. Ce mouvement islamiste avait des liens dans les autres pays voisins de la Libye, à l'instar d'Egypte. Le deuxième courant est le soufisme. El Geudafi avait essayé avec tous les moyens d'éradiquer ce mouvement qui partage les mêmes principes que le salafisme. Le troisième courant est celui du mouvement national conduit par la famille Snouci qui a pu rassembler le peuple libyen autour d'une seule identité.
Dès son accès au pouvoir en 1969, El Guedafi avait accusé les Snouci de traitresse, mais après les évènements du 11 septembre 2011, El Guedafi avait utilisé le courant soufiste pour faire face à ses détracteurs salafistes, soutient M. Drif. Dans ce sens, M. Drif considère que le peuple libyen est conservateur et bédouin, se basant sur les déclarations des rebelles, soulignant que ceux-ci utilisent des termes religieux. Cet ancrage religieux au sein de la société libyenne pourrait être récupéré par les mouvements jihadistes.
Après la déclaration de la révolution du 17 février, le régime d'El Guedafi s'est rendu compte qu'il a commis une grave erreur, après avoir libéré ceux qui sont devenus par la suite la force de l'opposition armée. En effet, une partie des rebelles n'ont jamais nié d'avoir fait partie des groupes d'Al Qaida, soutient M. Drif, relevant que le président du CNT, Mustapha Abdeldjalil, a reconnu l'existence de quelques groupes extrémistes au sein des rebelles.
En ce qui concerne la période de transition, notre interlocuteur pense que la transition démocratique ne sera pas une chose facile, compte tenu de plusieurs considérations, dont la composition de la société libyenne, constituée de tributs, soulignant qu'il n'est pas facile d'aller vers un régime démocratique en l'existence d'un système tribal.


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