Algérie

Le caractère obligatoire attendra



Le caractère obligatoire de l'enseignement de tamazight, langue entrée comme «par effraction» à la rentrée scolaire de septembre 1995, n'est pas pour demain et attendra encore pour longtemps.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et pour cause, le ministre de l'éducation nationale, interpellé au sujet de l'amendement de la loi n°08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale du 23 janvier 2008, dont notamment l'article 34 qui décrète le caractère facultatif de l'enseignement de la langue amazighe à l'école, a tout simplement préféré botter en touche.
Répliquant, avant-hier jeudi, à l'Assemblée populaire nationale dans le cadre d'une séance plénière dédiée à des questions orales, à une interpellation du député de Béjaïa, Brahim Bennadji, Mohammed Ouadjaout s'est étalé sur les «efforts consentis» pour l'élargissement de l'enseignement de cette langue, s'attardant sur les chiffres relatifs aux élèves qui suivent cette matière. Ainsi, selon lui, 424.562 élèves ont suivi cette matière durant l'année scolaire 2019-2020, dans les trois cycles encadrés par 3300 enseignants. Ceci , avant d'avouer que cet enseignement se fait selon la «législation et le règlement en vigueur». Autrement dit, la fameuse circulaire, objet de l'interpellation du député, une circulaire qui assujettit cet enseignement à la «toute revendication exprimée dans ce sens à travers le territoire national», selon le ministre. Soit la tout aussi fameuse «demande sociale», tant décriée par nombre d'acteurs de la revendication identitaire à plus forte raison que tamazight a un statut de langue officielle. Dans ce sens, Bennadji, visiblement non satisfait de la réponse du ministre de l'Education nationale, a rappelé la proposition de loi, laissée sans suite, déposée en février 2018, à l'APN, portant sur l'amendement de la loi n°08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale du 23 janvier 2008, où l'article 34 stipule que l'enseignement de la langue amazighe est facultatif à l'école. La proposition de loi, signée par plusieurs députés des différentes wilayas, vise à la mise en application de toutes les décisions prises par le Conseil des ministres du 27 décembre 2017 , et ainsi de la nouvelle Constitution algérienne. Un amendement qui consacre le caractère obligatoire et généralisé à travers tout le territoire national, y compris dans les institutions d'enseignement privées, de l'enseignement de tamazight.
Il faut rappeler que tamazight a fait son entrée à l'école algérienne en septembre 1995 suite à la fameuse grève du cartable qui avait paralysé l'ensemble des établissements scolaires, universitaires et ceux de l'enseignement et de la formation professionnels. Un enseignement assuré par des enseignants formés sur le tas par le Haut-Commissariat à l'amazighité, institution qui constitue un autre fruit de cette grève inédite, avant que des enseignants fraîchement sortis des départements de langue et culture amazighes ouverts à Tizi-ouzou, Béjaïa, Bouira et Batna ne prennent le relais.
Sauf que cet enseignement bute sur un écueil de taille, celui de son caractère facultatif. D'où cette réclame de l'amendement de la loi n°08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale du 23 janvier 2008.
M. K.
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