Algérie

Le cancer du sein déclaré fléau national



La cinquième rencontre annuelle du Réseau national des registres du cancer ouverte hier à Alger a été mise à profit par les oncologues pour tirer la sonnette d'alarme sur l'explosion du nombre de cancers en Algérie, puisque le taux de mortalité reste sur une courbe ascendante. Les statistiques recueillies par les trois registres régionaux (Est-Ouest-Centre) ont conclu que l'incidence de cette pathologie reste dans les mêmes proportions que les années précédentes, dans une courbe particulièrement haussière.Ainsi, les situations recensées à travers le territoire national ont confirmé la survenue de pas moins de 43 920 nouveaux cas en 2017. Pourquoi communique-t-on les chiffres sur le cancer, avec une année de retard ' Pour le professeur Hammouda, responsable du Registre Centre, "l'opération de recensement des cancers n'accuse aucun retard quand il s'agit de cette pathologie.
Les registres fonctionnent selon des normes internationales. La collecte, le traitement et l'analyse des données recueillies se font tout au long de l'année. Il faudra d'abord boucler l'année ciblée, pour pouvoir entamer l'examen et la consolidation des nouveaux cas recensés à travers les 48 wilayas. Il s'agit de communiquer des tendances chiffrées fiables qui serviront à tracer la stratégie nationale de prise en charge de la maladie qui menace tout un chacun".
En décomposant les chiffres par rapport au nombre de nouveaux cas enregistrés l'année d'avant, les oncologues ont relevé une nette augmentation par rapport à 2016 où plus de 41 000 cas ont été dénombrés. Faisant un focus sur les cancers les plus répandus, les cancérologues ont relevé que les femmes sont plus touchées que les hommes. 25 037 femmes ont été atteintes de cette maladie contre 18 883 cas chez l'homme.
Les résultats présentés hier ont fait ressortir que le cancer du sein est déclaré désormais un fléau national qui nécessite un plan d'urgence de prise en charge. L'incidence élevée du cancer du sein inquiète sérieusement les oncologues, qui ont rappelé qu'il représente près de la moitié des carcinomes chez la femme, soit 47,3%.
Le cancer colorectal, le cancer de la thyroïde et celui du col de l'utérus restent également dominants chez la femme. Le cancer du côlon est classé premier avant celui du poumon et de la prostate chez l'homme. Les spécialistes qui se sont succédé à la tribune n'ont pas manqué d'interpeller les pouvoirs publics sur les limites, voire l'échec, de la politique adoptée jusque-là face aux différents lymphomes et carcinomes qui sont en train de se propager à une vitesse vertigineuse.
Le nouveau challenge des spécialistes est de parvenir à développer le diagnostic précoce, puisque plus de 60% des cas diagnostiqués arrivent tardivement dans les structures hospitalières, d'autant que les résultats du Plan national du cancer institué par le président déchu, qui arrive à son terme dans quelques semaines, ne sont pas vraiment probants. D'autres intervenants n'ont pas manqué d'insister sur la nécessité d'améliorer les conditions de l'activité de surveillance de cette maladie au niveau local, puisqu'il est des wilayas qui n'ont pas dressé de bilan des malades recensés, et ce, pour absence de compétences.

Hanafi H.


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