Algérie

Le Canada répondra à la requête de Tunis




«On ne veut pas d'un criminel comme lui au Canada et on va obtempérer à  la demande de la Tunisie», a dit Cannon à  radio Canada.
Ottawa, «va déployer toutes les mesures possibles et nécessaires pour que Trabelsi quitte le Canada le plus rapidement possible», a ajouté le ministre.
La Tunisie a formellement demandé jeudi à  Ottawa d'arrêter Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président Ben Ali, confirmant pour la première fois officiellement que cet homme d'affaires, considéré comme le parrain d'un clan mafieux, se trouvait bien au Canada.
Les autorités canadiennes ont annulé le statut de résident permanent canadien de Belhassen Trabelsi et de sa famille, invoquant la non-observation par ces derniers des obligations qui s'y rapportent, a appris l'AFP de source gouvernementale. Les médias canadiens affirmaient depuis le week-end dernier que le frère de Leïla Trabelsi, épouse de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali, était arrivé à  Montréal avec son épouse, ses quatre enfants et la gouvernante de ces derniers. Ils sont arrivés à  bord d'un jet privé il y a une semaine et ont pu sortir librement de l'aéroport de la métropole québécoise grâce à  leur statut de résidents permanents, ont rapporté plusieurs télévisions et journaux locaux.
Mais l'étau s'est resserré autour d'eux mercredi, avec l'émission par le gouvernement provisoire de Tunisie d'un mandat d'arrêt international visant Ben Ali, son épouse — tous deux en Arabie saoudite — et six autres membres de leur famille, dont Belhassen Trabelsi. «L'ambassade a transmis aujourd'hui, officiellement, aux autorités canadiennes une demande concernant le mandat de dépôt visant le dénommé Belhassen Trabelsi», a déclaré jeudi à  l'AFP Nejemeddine Lakhal, conseiller à  la représentation tunisienne. Il a précisé que l'ambassade avait eu confirmation par les autorités canadiennes et québécoises de la présence des sept Tunisiens. La suppression du statut de résident est «un signal clair disant qu'ils ne sont pas les bienvenus au Canada», cependant «il faudra du temps, au moins plusieurs mois, avant qu'ils puissent àªtre renvoyés», a-t-on précisé de source gouvernementale.
Ce statut confère à  son détenteur les mêmes droits que ceux d'un citoyen canadien, hormis le vote et l'obtention d'un passeport.
En le leur retirant, le Canada pourrait expulser les visiteurs tunisiens plus rapidement que par le truchement d'une procédure d'extradition, d'autant qu'Ottawa et Tunis ne sont pas liés par des ententes de coopération judiciaire.
Depuis Rabat où il effectue une visite officielle, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, avait prévenu qu'Ottawa recourrait à  «tous les outils» à  sa disposition «pour gérer cette situation et pour coopérer avec la communauté internationale». Selon Radio-Canada, Belhassen Trabelsi vient toutefois de demander l'asile. En fin d'après-midi, la chaîne TVA a indiqué que les sept Tunisiens venaient de quitter l'hôtel où ils étaient réfugiés depuis une semaine.
Pour semer les médias qui cernaient cet établissement de luxe, situé à  l'ouest de Montréal, ils ont été cachés dans un véhicule et emmenés dans un endroit secret, a rapporté TVA.
M. Trabelsi est recherché par le nouveau gouvernement tunisien pour détournement de fonds publics.
Son clan, qui selon certains détient 30% du PIB du pays méditerranéen, était surveillé par les services occidentaux.
En juin 2008, l'ambassade des Etats-Unis à  Tunis écrivait ainsi, dans un câble révélé par WikiLeaks, que Trabelsi était «réputé pour avoir été impliqué dans la corruption de grande ampleur, du remaniement de la Banque de Tunisie à  l'expropriation de biens et l'extorsion de pots-de-vins».  


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