Dans le contexte du scandale diplomatique provoqué par l'interpellation du directeur financier du géant chinois Huawei, à Vancouver, les autorités chinoises ont arrêté un nouveau citoyen canadien. Les experts estiment que le Canada s'est retrouvé sous le feu croisé des États-Unis et de la Chine, actuellement en pleine guerre commerciale.Selon CBS, les Chinois ont interpellé Sarah McIver, une enseignante originaire de la province d'Alberta, rappelle le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Justin Trudeau a souligné que cette arrestation n'avait rien à voir avec l'affaire Meng Wanzhou, directeur financier de Huawei, arrêtée au début du mois à Vancouver. Il a indiqué que cette détention était plus "routinière" que les deux cas précédents, mais qu'il l'examinait "très sérieusement".
Le Premier ministre canadien avait annoncé précédemment que les autorités canadiennes étaient en lien avec les Chinois au sujet de la détention de deux citoyens du Canada: "Nous continuerons de les protéger et de demander des informations supplémentaires sur les accusations les visant et les raisons de leur détention". Malgré tout, les discours politiques ne permettront pas de faire libérer ses concitoyens, a déclaré le Premier ministre.
Pékin, quant à lui, a de nouveau appelé le Canada à "corriger immédiatement ses erreurs" dans l'affaire Meng Wanzhou. "Indépendamment des raisons ridicules qu'ils avancent sous prétexte de légalité, ils ne sont pas en mesure de dissimuler leur méconnaissance des faits réels et leur mépris envers la primauté du droit. Le monde entier se moque d'eux à cause de cela", a indiqué à la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le Canada s'est retrouvé sous le feu croisé de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, estime Elena Komkova, directrice de recherche de l'Institut des États-Unis et du Canada de l'Académie des sciences de Russie: "On attendait ce moment de vérité. Le Canada devait choisir entre son amitié avec les États-Unis ou celle avec la Chine. Il a naturellement choisi les États-Unis. Aujourd'hui, il paie ce choix, y compris par la liberté de ces citoyens en Chine. Il s'agit d'un problème considérable pour le Parti libéral du Canada au pouvoir et notamment pour le Premier ministre Trudeau à l'approche des élections législatives d'octobre 2019". Selon elle, "le Canada a des comptes à régler avec la Chine". Ottawa et Pékin négocient depuis 2012 un accord de libre-échange à l'initiative de la Chine, mais les parties n'ont pas encore lancé l'examen concret des propositions. Le scandale actuel a considérablement dégradé les perspectives de cet accord. "La visite de Justin Trudeau en Chine à la fin de l'année 2017 a été ratée. Les Chinois n'ont pas du tout apprécié la demande canadienne d'inclure dans cet accord non seulement le commerce, mais aussi l'égalité des sexes, les droits des peuples autochtones, etc. Selon eux, tout cela n'a rien à voir avec un accord commercial. Justin Trudeau est donc revenu les mains vides au Canada, ce qui a été un coup dur pour son amour-propre et ses espoirs", conclut Elena Komkova.
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Posté Le : 25/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com