Le Canada, premier fournisseur étranger de pétrole des Etats-Unis (98% du pétrole canadien leur est vendu), risque de perdre cette position, les Etats-Unis pouvant devenir vers 2020 le premier producteur de pétrole de la planète, une perspective qui pousse le Canada à trouver des débouchés pour son pétrole. Le pays pense déjà à la construction de nouveaux oléoducs pour exporter le pétrole produit dans les régions de l'Ouest. D'ici 2035, les exportations pétrolières du Canada seront de quatre millions de barils par jour, alors que les Etats-Unis n'importeront au total que 3,4 millions de barils par jour. L'AIE prédit que la demande mondiale d'énergie croîtra d'un tiers d'ici 2035 et que la Chine, l'Inde et le Moyen-Orient représenteront 60% de ces besoins supplémentaires. Autre chose, les systèmes d'oléoducs actuels de l'ouest du continent américain ne réussissent pas à absorber la hausse de la production au Canada et aux Etats-Unis, et les nouveaux projets buttent contre des préoccupations écologiques et politiques. Le Canada est en train de vendre du pétrole à 22 dollars sous le prix du brut de référence (le Brent de la mer du Nord), faute d'accès suffisant au marché. Pour le gouvernement canadien et l'industrie, cet accès passe notamment par l'oléoduc Keystone XL, entre l'Alberta et les raffineries du golfe du Mexique au Texas, dont la construction a été retardée en début d'année par le président américain, Barack Obama, en raison de craintes pour une nappe phréatique dans l'Etat du Nebraska (centre des Etats-Unis). Un nouveau tracé a été présenté pour l'oléoduc au Nebraska par l'opérateur TransCanada et une décision favorable à Keystone XL, projet d'une capacité de 830 000 barils par jour (bpj), devrait intervenir assez rapidement en 2013. Les raffineries de la région de Houston (Texas, sud des Etats-Unis) sont maintenant en bonne partie orientées vers un raffinage de pétrole relativement lourd, ce qui favorise le pétrole albertain, au moment où les approvisionnements en provenance du Mexique et du Venezuela sont en déclin. Deux projets d'oléoducs sont actuellement débattus pour écouler la production de l'Alberta vers l'Asie en passant par des ports du Pacifique. Le plus controversé de ces projets, le Northern Gateway, du groupe canadien Enbridge, se heurte toutefois à une forte résistance du gouvernement de la province de la Colombie-Britannique (ouest du Canada), de groupes autochtones et d'écologistes. Enbridge et TransCanada tournent également leur regard vers l'Est du Canada, le Québec et le Nouveau-Brunswick, pour exporter le brut de l'Alberta par l'Atlantique.
Y. S.
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Posté Le : 30/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef Salami
Source : www.latribune-online.com