En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles.
Retour sur l'actualité :
Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, et depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent dés'uvrés et l'isolement total de la société française. Trente-cinq ans plus tard, Hocine Louanchi a raconté comment le camp de la honte a été rasé Saint-Maurice-l'Ardoise est un camp militaire situé à Saint-Laurent-des-Arbres dans le Gard. Il a servi de camp de prisonniers pour les forces d'occupation pendant la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1957, le camp est transformé en centre d'assignation à résidence surveillée. Y furent internés des Algériens suspectés d'être membres du FLN. Puis des militants partisans de l'Algérie française et des personnes suspectées d'appartenir à l'OAS y ont été internés entre janvier et juillet 1962. De 1962 à 1976, le camp, utilisé comme camp de transit et de reclassement, accueille des harkis.En 1975, 200 jeunes harkis décident de paralyser le fonctionnement de l'administration du camp. A partir du 19 mai de cette année-là, une délégation occupera le bureau du directeur du camp qui deviendra leur quartier général. La lutte vient de commencer. Le 19 juin 1975, quatre hommes cagoulés et armés dont Hocine Louanchi vont prendre en otage le directeur du camp qui s'était rapatrié en mairie de Saint-Laurent-des-Arbres. La presse sort les gros titres. Le lendemain, les chars d'assaut et 200 gendarmes encerclent la mairie. Si les forces de l'ordre interviennent, les hommes menacent de tout faire sauter. Ils veulent la fermeture du camp. Un message du procureur et du Préfet annonce la bonne nouvelle. Les Harkis ont gagné. Les quatre hommes retournent au camp. Hocine raconte tout. Un mois et demi plus tard, le conseil des ministres annoncera la fermeture du camp ainsi que celui de Bias. En 2010, 35 ans après Hocine Louanchi raconte comment le camp de la honte a été rasé dans le film documentaire "Hocine le combat d'une vie".
Posté Le : 19/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadine
Source : www.reflexiondz.net