Les précédentes éditions nous ont enseigné que,parfois, les Camerounais entament mal la compétition avant de se
ressaisir par la suite. C'est le même processus dans cette CAN 2010. Après
s'être incliné à la surprise générale fera aux Gabonais, les camarades de
Kameni sont à présents logés à la seconde place, derrière leur vainqueur du 13
janvier dernier. L'objectivité nous pousse à dire que les Camerounais ont eu
vraiment chaud hier soir, frôlant même la défaite ce qui aurait été considéré
comme une humiliation du côté de Yaoundé et Douala où plusieurs joueurs
évoluant en Europe ont leurs fans-clubs. Cueillis à froid par des adversaires
déterminés, les hommes de Paul Le Guen ont longtemps douté. Il est vrai que le
secteur défensif de la sélection du Cameroun n'est nullement un modèle tant sur
le plan de la complémentarité que dans la vitesse de réaction. Sur le but
encaissé, il y avait cinq Camerounais pour trois Zambiens. Cette réalisation
constitue en quelque sorte un pied de nez à la logique. D'ailleurs, le rappel
des vétérans Geremi et Rigobert Song a fait jaser les milieux du football au
Cameroun. La sélection du Cameroun se présente, au départ, dans un 4-4-2
classique. Le problème, c'est que les défenseurs ne s'aventurent pas, même en
phase offensive de leur équipe. Si les mouvements au milieu sont cohérents, en
revanche, aucun soin s'est accordé au geste final, d'où les nombreuses pertes
de balles. L'erreur du coach Hervé Renard, c'est de ne pas avoir poussé ses
hommes à inscrire un second but. On a vu, en effet, une équipe zambienne qui a
trop respecté son adversaire, revenant massivement dans son camp, ne laissant
que l'attaquant Mulenga à hauteur de la ligne médiane, alors que trois
défenseurs camerounais veillaient au grain dans cette même zone. Il est vrai
que lorsque le ballon était en leur possession, les Zambiens se retrouvaient,
le plus souvent, à quatre. Cette débauche d'énergie leur a joué un mauvais
tour, puisqu'ils furent rejoints à la marque, leur gardien laissant filer le
ballon sur un centre-tir de Geremi apparemment sans danger. Ensuite Eto'o
permit à son équipe de reprendre l'avantage. On pensait que les Zambiens ne
reviendraient pas à la marque après ce brusque renversement de situation. Or,
grâce à un penalty transformé en finesse par leur capitaine Katengo, ils
croyaient tenir le point du nul. Hélas pour eux, à quatre minutes de la fin du
temps réglementaire, le Camerounais Idrissou, en inscrivant le but de la
victoire, a mis à nu l'une des faiblesses zambiennes, à savoir le jeu de tête,
un exercice où, franchement, ils n'excellent pas. Si les Zambiens sont passés à
côté de ce match, c'est, en partie, en raison de leur obstination à miser sur
les contres d'une façon peu rationnelle, puisque celle-ci consistait à balancer
des balles en profondeur, parfois jusqu'à Kameni qui, une fois, est sorti de sa
surface pour dégager le ballon de la tête. Comparée à la rencontre
Cameroun-Zambie, le débat Gabon - Tunisie a été d'une rare insipidité. Le
capitaine du Gabon a bien tenté d'expliquer le faible niveau de ce match par
l'état de la pelouse, glissante selon lui et, également, par... la légèreté du
ballon! A ce que l'on sache, le match Cameroun - Zambie s'est joué sur le même
terrain et dans les mêmes conditions. En réalité, et en dépit des apparences,
les deux équipes redoutaient un échec. Pour les Gabonais, il y avait
l'obligation de ne prendre aucun risque après le pactole récolte, à la surprise
générale, face à des Camerounais transparents. Quant aux Tunisiens, il n'y
avait qu?à voir le comportement de leur coach Benzerti, qui déplorait les
mauvais choix de ses joueurs, hormis le Keeper Mthlouthi et le capitaine Haggi.
Le manque d'enchaînements dans leurs actions était flagrant. Pour ne pas être
en reste, les Gabonais, trop prudents, ont multiplié, eux aussi, les fautes
dans la transmission du ballon.
A un certain moment, le capitaine
Haggi, en bottant un coup franc en direction de son attaquant Daoudhi, s'est
rendu compte que ce dernier, qui regardait ailleurs, n'était nullement
concerné! C'est simple, aucune équipe ne méritait de gagner et on comprend
mieux pourquoi les Tunisiens ne sont pas parvenus à se qualifier pour le
Mondial. Ça permettrait à l'entraîneur Benzerti de s'attaquer au grand chantier
qui l'attend.
Posté Le : 19/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com