Algérie

Le Cameroun hors course, le Ghana rate le coche



Si les Ghanéens venaient à rater la qualification au second tour, ils ne devront s'en vouloir qu'à eux-mêmes. En principe, les Australiens, battus à plate couture par les Allemands, étaient à leur portée. Résultat, un nul qui laisse planer le suspense pour mercredi après-midi. Les Blacks Stars sont d'excellents footballeurs et les voir jouer est un régal pour les yeux.

Cependant, leur maladresse dans la zone de vérité est effarante. C'est simple : le ratio de rentabilité est insignifiant par rapport au nombre d'attaques toutes prometteuses au départ. C'est ou des pertes de balles intempestives, ou des tirs lointains le plus souvent non cadrés.

Il est vrai que les Australiens, conscients qu'ils allaient abattre l'une de leurs dernières cartes, ont sorti l'artillerie lourde, attaquant avec quatre éléments, dont leur buteur attitré Harry Kewel. On ne peut expliquer autrement le long moment de tâtonnements des Ghanéens face à des adversaires physiques et puissants. En raison de la position délibérément offensive de leur quatuor, les Ghanéens avaient la mainmise sur le milieu avec, à la manÅ“uvre, l'excellent Prince Kevin Boateng. Les Australiens ont mis à profit un lâcher de balle du gardien Kingston pour ouvrir la marque.

Comment ne pas stigmatiser le comportement de Harry Kewel, qui a commencé à plonger pour obtenir des coups francs et même un penalty. Mais, comme une justice immanente, il y a bien eu un penalty, mais contre lui, pour avoir touché le ballon qui prenait la direction des filets de son gardien, l'expérimenté Schwarzer.

Après le carton rouge, il a «invité» l'arbitre italien à… visionner l'écran du stade, ce que le referee a bien sûr refusé, sachant que l'utilisation de la vidéo n'est pas autorisée par la FIFA. Kewel, en voulant jouer au plus malin en utilisant la ruse pour gagner, n'a fait que pénaliser son équipe, qui évolua à dix pendant soixante-dix minutes.

Après avoir subi le pressing de leurs adversaires, les Australiens ont joué leur va-tout, lançant leurs athlétiques remplaçants comme Kennedy. La stratégie était simple et primaire : alerter les têtes de leurs deux attaquants par des balles aériennes qui ont causé bien des tourments à la défense des Black Stars, qui ont souffert jusqu'au coup de sifflet final de l'arbitre.

Dans les tribunes, l'entraîneur Allemand Joachim Low a pris de nombreuses notes, preuve qu'il respecte les Ghanéens. Dans un certain sens, les Hollandais sont comme les Ghanéens, à savoir qu'ils pratiquent un football collectif bien au point, mais sans efficacité dans la zone de vérité. Face au Danemark, les coéquipiers de Van Bommel ont éprouvé les pires difficultés à rafler la mise. On leur avait accordé des circonstances atténuantes, croyant que les Danois, par leur style et leur combativité, les ont fait «déjouer». A présent, il est clair que cette phalange de grands joueurs ne parvient pas à se libérer et à développer son jeu habituel. Dans ce genre de constat, on est contraint de voir du côté de l'entraîneur Bert Van Marwijk, dont l'expérience internationale est limitée.

Certes, il pourra arguer que Robben n'est pas sur le terrain et, qu'après tout, avec deux victoires, son équipe est qualifiée au second tour. Ceci ne nous empêchera pas de tempérer l'optimisme des fans hollandais car, outre son incapacité à traduire au tableau d'affichage les mouvements d'attaques, la sélection oranje ne possède pas une défense rassurante, avec notamment la paire Heitinga-Mathidjsen. Même l'apport de Van Bommel et De Jong risque de s'avérer insuffisant face à un adversaire plus dangereux que ne l'ont été le Danemark et le Japon.

Après la difficile victoire remportée face au Japon, le capitaine batave Van Bronckhorst, du haut de ses 101 capes, a avoué : «En termes de résultats, c'est très positif, mais il nous reste à améliorer notre jeu». Bien vu de la part d'un joueur qui, pour avoir évolué au FC Barcelone durant de nombreuses saisons, sait de quoi il parle.

Quant au Cameroun, il est le premier à rentrer à la maison après les deux revers subis face au Japon et au Danemark. La déception est énorme au pays de Roger Milla où l'on attendait plus de cette équipe conduite par Samuel Eto'o, finalement plus heureux en clubs (Barça, Inter) qu'avec l'équipe nationale. Les proches de cette dernière craignaient que les dernières péripéties survenues avant le coup d'envoi du Mondial - luttes de clan au sein du groupe, querelle entre Roger Milla et Samuel Eto'o - ont certainement perturbé le groupe, sans oublier que certains joueurs acceptent mal leur statut de remplaçants. Donc, au départ, ces tracasseries ont certainement affecté le rendement de l'équipe. Face à un adversaire où, justement, une parfaite symbiose jeunes/anciens règne, il ne fallait pas se faire des illusions.

Après avoir ouvert le score par leur capitaine, les Lions ont encaissé deux buts où l'expérience danoise s'est avérée prépondérante. Les Camerounais ont tout donné, attaqué, se sont créé une multitude d'occasions. Mais il était dit que s'arrêterait là leur sixième participation à la Coupe du monde, une distinction honorifique très appréciable. Le Cameroun peut et doit reconstruire sa sélection car les talents foisonnent dans ce pays. En attendant, ce sont les trentenaires danois qui poursuivent leur chemin dans ce Mondial plus ouvert qu'on ne croit.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)