Le calvaire des SDF

Les sans-domicile fixe (SDF) vivent bien avant l'avènement de l'hiver une situation des plus difficiles depuis les dernières pluies, a-t-on constaté à travers une randonnée que nous avons effectuée à travers les différents quartiers de la ville de Saïda de jour comme de nuit.
Ces SDF, qui avaient l'habitude de peiner dans leur majorité durant l'hiver faute d'une prise en charge par les pouvoirs publics , sont ces jours-ci dans une situation des plus critiques vu l'inexistence de moyens pour leur ramassage la nuit dans les différentes rues, cages d'escalier et tout lieu de fortune où ils peuvent se soustraire aux chagrins du froid et de l'insécurité. Ainsi, des SDF, hommes, femmes ou même adolescents, passent furtivement leurs nuits dans des havres insécurisés, d'autres devant un commissariat de police et, dans la majorité des cas, en pleine rue jusqu'à ce qu'ils soient dérangés par les locataires de tel ou tel immeuble, par la venue surprise d'un chien errant ou, dans le meilleur des cas, par Dame Nature lors de l'avènement de l'aurore pour que les plus nantis soient acceptés par le café du coin afin de se protéger dans un univers plus clément que celui du monde de la marge. Les zonards sont les premières victimes de la cécité d'un pouvoir qui ne leur offre aucune possibilité d'intégration sociale, nonobstant l'aisance financière d'un Etat dont les instruments de protection sociale, à l'instar de la Direction de l'action sociale, ignorent leur existence même, et encore moins leur nombre. Il convient de noter que ces SDF sont constitués par des malades mentaux, des exclus injustement du logement social et toutes sortes de personnes en difficultés financières car les loyers dans la wilaya de Saïda ont atteint un niveau exorbitant en raison de l'extrême crise du logement qui y sévit à cause des énormes retards dans la réalisation des programmes d'habitat et l'indifférence des responsables locaux, occupés qu'ils sont dans l'achèvement boiteux des projets d'équipement d'où ils tirent un énorme profit. En tout état de cause, la prise en charge des SDF doit obéir à des impératifs d'ordre humanitaire et non conjoncturel.