Algérie

Le calvaire des retraités devant les guichets de poste et ceux des établissements financiers


Les responsables de la Poste ou des banques peuvent-ils imaginer un diabétique qui fait la chaîne pendant des heures alors qu'il doit aller aux toilettes régulièrement.« Je lance un appel au directeur de la Poste de la wilaya de Boumerdès et aux responsables des autres établissements financiers de la région pour qu'ils consentent un peu plus d'égard envers les diabétiques et les retraités qui souffrent d'autres maladies chroniques. »
C'est l'appel pressant que lance le président de l'Association des diabétiques de Boumerdès (AEB 7 000 adhérents), Mohamed Mokri, en direction des autorités de la région. En fait, le problème est national et Mokri espère être entendu aussi par les autorités supérieures de l'Etat. « Lorsque le retraité se présente devant le guichet d'une poste ou d'une banque, il retire son bien. On ne lui fait pas de cadeau. On ne doit pas lui obstruer le chemin pour exercer son droit de disposer de son dû », dira-t-il avant d'aborder d'autres difficultés nées de la conjoncture sanitaire du pays. Il souligne à ce propos. : « Les responsables des établissements que fréquente la foule, souvent dans des locaux exigus doivent penser à instituer des normes de prévention contre la propagation du coronavirus d'autant que les retraités, notamment les diabétiques et ceux souffrant d'autres maladies chroniques, font partie de la frange sociale la plus exposée aux risques des effets de ce virus. » En effet, dans certains établissements publics, de Boumerdès ou d'ailleurs, qui accueillent les citoyens en nombre, le dispositif préventif est totalement ignoré. Mokri aborde un autre problème de santé qui crée un véritable malaise chez beaucoup de malades. « Les responsables des bureaux de poste ou des banques ne savent pas qu'un diabétique qui fait la queue doit soulager des envies pressantes, sachant en plus que dans les 32 communes de la wilaya de Boumerdès, il n'existe pas de toilettes publiques. C'est dramatique.» Pour le président de l'AEB, les autorités devraient réfléchir dès maintenant à l'instauration d'un guichet spécial malades chroniques. Puisque, en dépit des engagements des hautes autorités du pays, le problème de la disponibilité des liquidités persiste.
Abachi L.
Quand l'oisiveté gagne la jeunesse de Thénia
À Thénia, importante commune de la wilaya de Boumerdès, les activités sportives structurées ne seront bientôt qu'un souvenir. Ne mettons pas tout sur le dos de la Covid-19. C'est la faute à l'Homme dans son attitude de responsable politico-administratif chargé de dynamiser les activités humaines de la localité dont il a la charge.
Pourtant, Tizi-Nath-Icha dispose d'un potentiel de jeunes et, chez cette frange de la population, la volonté existe. Cette localité, l'une des plus anciennes de la région du centre du pays, était, il n'y a pas si longtemps, une place forte du sport comme les arts martiaux, le handball et un peu le foot. Ces activités sportives et d'autres sont en voie de disparition. Dans les moments les plus dramatiques de la décennie noire, les associations et les clubs locaux ont réalisé des performances et enregistré de bons résultats pour le prestige de la commune. Présentement, les acteurs du sport de Tizi-Nath-Icha sont absents sur le terrain ou du moins ce qu'il en reste.
Djamel Zebdi, directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya, reconnaît que la fermeture de la salle omnisports de Thénia est lourdement handicapante. Ce sont, évidemment, les jeunes Ménervillois qui en payent le prix. Et pour cause, l'endroit qui a été le plus utile aux sportifs de la municipalité est fermé depuis 2012. C'est le seul lieu où se pratiquaient les sports collectifs et individuels par le biais des associations et clubs. Les ennuis de cette salle ont commencé en 2003 à la suite du séisme. Elle a subi des dégâts, mais vite réparés. Mais le glissement de terrain en aval a obligé les autorités à la fermer. S'agissant des causes de cette défaillance, chacun y va de son explication. «C'est parce que l'on a coupé des arbres (des eucalyptus, ndlr) situés en contre-bas de la salle que le terrain s'est fragilisé, l'eau n'étant plus absorbée par ces arbres», nous a affirmé un jeune du quartier qui a précisé, en outre, que les conduites des eaux usées sont défectueuses et se déversent, en contrebas de la salle. Pour y remédier et renforcer les assises de cette infrastructure, deux opérations ont été inscrites. Les travaux consistaient à ériger deux murs de soutènement. Une première opération a été réalisée. Lorsque la commune a entamé la seconde, un citoyen s'est mis de la partie pour attaquer la municipalité en justice et lui réclamer, dit-on, 3 milliards de centimes. Mais alors que font les services juridiques et les avocats de la commune, de la daïra et même ceux de la Wilaya ' Il faut tout de même noter que ce n'est pas uniquement le problème de la salle qui handicape le développement du sport dans la commune. A la déprime sportive, s'ajoute celle sociale et économique.
La région de Thénia est implantée sur un piémont dont les terres sont moins fertiles. Quant au secteur industriel, il compte très peu d'unités de production pouvant créer de l'emploi. En fait, la conjoncture sociopolitique qui prévaut dans la région et dans le pays et l'absence d'infrastructures publiques, le financement du sport, en général, ne sont pas faits pour encourager la masse des jeunes à pratiquer le sport. L'oisiveté guette les jeunes de Tizi-Nath-Icha.
A. L.
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