Algérie

Le calvaire des producteurs locaux



Le calvaire des producteurs locaux
La gestion des déchets hospitaliers occupe l'actualité nationale depuis des annéesL'incinération des déchets hospitaliers est-elle devenue une activité qui relève du matériel d'importation aux dépens du produit local' La question reste posée.Malgré la volonté politique et l'engagement de l'Etat qui investit dans la dynamique de relance de la production, la promotion et la mise en valeur de la production nationale, la promotion des PME continue à faire défaut.Pour défendre leurs produits qui n'ont rien à envier aux produits d'importation, bon nombre de gérants d'entreprise PME-PMI, préparent actuellement un courrier à l'intention de la Centrale syndicale et des pouvoirs publics concernés afin de dénoncer les blocages et rappeler la nécessité de joindre l'acte à la parole. «D'une part, on parle des aides et des encouragements de l'Etat, d'autre part, avec une simple instruction d'un responsable, on favorise le produit d'importation aux dépens du produit algérien, même quand il est meilleur que le produit d'importation», déplorent plusieurs fabricants des différents produits, que nous avons sollicités.Décortiquant les lois en vigueur qui régissent le monde des entreprises, et ce, rien que pour essayer de comprendre le pourquoi de ce blocage inattendu, des chefs d'entreprise, n'ont pas manqué de s'interroger sur les tenants et les aboutissants de cette situation.Zaïmeche Mohamed Rafik, gérant de la société El Wiam, de la localité d'El Ancer à Jijel, revient sur la difficulté de la production locale. «Notre production en termes de chêne-liège n'est pas mise en valeur au niveau du marché national. Sans exportation, nous sommes une entreprise qui emploie 120 personnes, condamnée à une mort d'office», souligne M. Zaïmeche qui a expliqué que, malheureusement, «on importe le polystyrène qui est un produit chimique d'abord, au lieu de s'intéresser et de transformer le liège, afin de répondre aux besoins du marché national, à commencer par les panneaux d'isolation muraux qui sont très demandés à l'étranger».Riche d'une expérience de 25 ans dans le domaine des exportations, ce gérant n'a pas manqué d'avancer son type d'activité, comme un exemple et une réponse de solidarité à d'autres sociétés qui se plaignent de plusieurs obstacles avant de développer l'exportation de leurs produits. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les forêts de chêne-liège, participent activement à la stabilisation du climat, grâce à leur absorption du CO2 qui est à l'origine de la disparition de nombreux grands espaces verts, selon M Zaimeche.La gestion des déchets hospitaliers (Dasri) occupe l'actualité nationale depuis des années. Tout en défendant la qualité de ses produits, Mohamed Mesbahi, gérant de l'entreprise Genin médical, Tizi Ouzou, unique société spécialisée dans la fabrication des incinérateurs et matériels médicaux en Algérie depuis les années 2000, argumente. «Ce n'est pas nous qui allons défendre le produit. Mais, allez voir et demandez vous-même l'avis des responsables concernés des établissements qui ont installé nos produits depuis des années», dira-t-il, avant de révéler que des personnes mal intentionnées, procèdent au sabotage rien que pour remplacer le produit local par le produit d'importation.De son côté, Lydia M., responsable commerciale de la sarl, Genin Médical, ajoute: «Faute de commandes, nous avons arrêté la production d'incinérateurs depuis une année. Même les produits stockés sont restés mobilisés. Nous avons aussi libéré des dizaines d'employés en plus des pénalités de retard qui suivent et autres factures impayées», dira cette responsable avant d'ajouter qu'au lieu de penser au développement et création d'emplois, on se retrouve dans une situation lamentable qui n'arrange que les importateurs aux dépens des fabricants locaux. Revenant sur la cause, la responsable commerciale de Genin médical, évoque l'instruction n°76 datée du 16 mai 2013 du ministère de la Santé, relative à l'élimination des déchets d'activités des soins à risques infectieux.Depuis la promulgation de cette instruction qui a été adressée aux directeurs de la santé et de la population des wilayas, directeurs d'EH, EPH, EPH, EHS et autres établissements de santé publique et privés, le marché a été cédé aux produits d'importation pour l'installation des banaliseurs à la place des incinérateurs de production locale qui ont fait leurs preuves dans le marché national.«J'ai travaillé avec les deux machines, mais, les résultats des incinérateurs qui éliminent les déchets à 100% sont meilleurs que ceux des banaliseurs qui ne donnent que 80% des résultats des incinérateurs», a révélé Mohamed, D, opérateur âgé de 58 ans à Boumerdès, lauréat du 4e Prix sur 60 exposants, lors du Salon des inventions et des innovations en 2011 à Alger. Tenant compte des résultats, la société Genin Médical, mérite une mise en valeur au niveau local d'abord, avant de participer au développement national ou international.Madjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta«La promotion de la production locale nous concerne tous»Madjid Sidi Saïd, SG de l'Ugta et fervent défenseur de la relance de la production nationale, affirme que «la mise en valeur de la production nationale, est une bataille économique et sociale de tous les Algériens. Il faut comprendre que lorsque nous gagnerons la bataille de la production nationale, nous gagnerons le développement économique et social national», dira-t-il. Le SG de l'Ugta a ajouté que son organisation a proposé l'établissement de la nomenclature de tous les produits nationaux, afin de les mettre en priorité sur le marché national, même s'il y a peu de production, afin d'encourager et motiver les PME-PMI à produire davantage, tout en prenant en considération les paramètres de qualité et prix. La mise en valeur du produit national, «n'est pas une affaire d'une personne ou du président. Mais tous les Algériens sont concernés et ils doivent donner la préférence à l'achat du produit national, comme c'est le cas de tous les pays émergents qui ont développé leur capital production à tous les niveaux et dans tous les secteurs, afin d'avancer, dira Madjid Sidi Saïd. «Il est indispensable de faire la promotion du produit local, afin de relever la dynamique de la production nationale», fera-t-il savoir. Interrogé sur la question d'une note ministérielle qui a été à l'origine du blocage d'un produit local, au niveau d'un fabricant à Tizi Ouzou, le SG de l'Ugta, n'a pas manqué de demander à voir cette instruction avant de réagir, considérant qu'elle a créé une confusion néfaste depuis plus d'une année, entre l'unique fabricant de ce produit à l'échelle nationale et les établissements hospitaliers et autres centres de soins privés ou publics, qui constituent les principaux clients. Par ailleurs, faute de communication et de transparence, des responsables de l'entreprise Genin médical, n'ont pas caché le sentiment du doute, jusqu'à la découverte de cette fameuse instruction n° 76 de manière officielle, avant de voir clair et de réagir pour défendre le principe de la production locale qui doit retrouver sa place avant tout produit d'importation.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)