Un projet de loi a été voté, jeudi, par la Chambre des députés italienne, prévoyant une amende pouvant aller jusqu'à un million d'euros contre les organisations humanitaires venant en aide aux migrants en mer Méditerranée.Un véritable cauchemar. Les migrants qui ont été secourus sur les côtes libyennes par un navire des garde-côtes italiens se trouvent bloqués au port militaire d'Augusta en Italie depuis jeudi 25 juillet. Autant dire que ces derniers ne sont pas au bout de leurs peines. En effet, le navire militaire Gregoretti, à bord duquel se trouvent 131 migrants, n'a tout simplement pas reçu l'autorisation de les débarquer.
Et pour cause, l'Italie refuse de recevoir les rescapés avant que d'autres pays de l'Union européenne prennent aussi leurs quotas. Le ministre italien de l'intérieur Matteo Salvini a exigé, hier, un accord avec les autres pays européens qui assurerait la répartition des migrants venant vers l'Europe. "Le Gregoretti a accosté cette nuit le port d'Augusta, comme il est normal pour un navire militaire.
Maintenant, il faut que l'UE réponde, parce que la question migratoire concerne tout le continent", a déclaré hier, pour sa part, dans un communiqué Danilo Toninelli, le ministre de tutelle des garde-côtes. Parmi les quelque 140 migrants qui ont été sauvés jeudi en Libye par des vedettes des garde-côtes, seulement 6 ont pu être évacués dans la foulée vers l'île de Lampedusa pour recevoir des soins médicaux.
S'en est suivi samedi soir le débarquement d'une femme enceinte de 7 mois, de ses deux jeunes enfants et de son compagnon. Quant aux autres migrants, ils restent dans l'attente d'une décision qui déterminera leur sort. Ce second supplice qu'ils subissent ne semble pas vouloir prendre fin. Macron a annoncé le 22 juillet que 14 pays européens acceptent de mettre en place un mécanisme de solidarité dans le but de se répartir les migrants, en précisant que ceux-ci devaient continuer à débarquer en Italie.
Ce qui a suscité le mécontentement de Salvini, qui persiste dans son refus de laisser les migrants débarquer sans un plan de répartition de l'Union européenne. Alors que la Méditerranée devient un véritable cimetière en accumulant des centaines de morts, les pays européens tournent le dos aux migrants et les laissent à leur sort. Ces derniers vivent un véritable calvaire.
Pis encore, les gouvernements occidentaux votent des lois pénalisant les ONG impliquées dans les opérations de secours en Méditerranée. Un projet de loi a été voté, jeudi, par la Chambre des députés italienne, prévoyant une amende pouvant aller jusqu'à un million d'euros contre les organisations humanitaires venant en aide aux migrants en Méditerranée.
Il prévoit également la saisie des bateaux qui entrent dans les eaux territoriales italiennes sans que la permission leur soit accordée. Pour rappel, suite au terrible drame survenu jeudi au large de la Libye, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a souligné la nécessité de rétablir les opérations de secours en Méditerranée. Selon lui, les Etats devraient également apporter une aide supplémentaire.
Katia Mesbah
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Posté Le : 29/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com