Algérie

Le calvaire des citoyens



Le calvaire des citoyens
«La justice ne subit pas les erreurs de l'administration. C'est l'administration qui doit corriger ses erreurs de transcription», répond un président de cour à un citoyen.C'est le parcours du combattant. Ce sont des centaines, voire des milliers de citoyens qui souffrent de la bureaucratie administrative à commencer par les rectifications de documents. «La justice ne subit pas les erreurs de l'administration. C'est à l'administration de corriger les erreurs de transcription des noms des personnes», a répondu un président de cour à un citoyen qui a sollicité le tribunal de justice à Béjaïa afin d'établir un certificat de nationalité depuis février 2014, en vain.Ayant attendu des mois avant de voir plus clair, le même citoyen n'a pas manqué de dire à un juge d'instruction que la bureaucratie «pousse les Algériens à changer de nationalité à cause du manque de prise en charge des doléances des citoyens de manière générale».Travaillant même les week-ends afin d'avancer dans l'opération de saisie des documents sur le réseau informatique qui a commencé depuis 2013, alors que le scannage a été effectué en 2011. Pour de plus amples informations sur le sujet, nous avons contacté Abdelkrim Hamouche, chef de service de l'état civil de la commune d'Amalou qui chapeaute quatre autres communes à commencer par Bouhamza Thansaout à Béjaïa.«Les citoyens et personnels de l'administration sont pénalisés. Je ne vois pas pourquoi faire déplacer les citoyens pour une simple rectification de document que les services de l'APC eux-mêmes peuvent corriger afin de faciliter la vie aux citoyens», dira ce responsable de l'état civil.Conscients du sens de la responsabilité, ce sont les personnels et les citoyens eux-mêmes qui contribuent en apportant du matériel informatique, afin de répondre aux différents besoins de l'informatisation du fichier de l'état civil de l'APC d'Amalou, a-t-on indiqué.Forts de leur statut d'officiers de l'administration civile, c'est aux responsables concernés des communes de prendre leurs responsabilités devant les citoyens afin de faciliter les tâches et réduire la bureaucratie administrative et autres pressions à longueur d'année. «Dans le cas de dépassement, c'est qu'il appartient à la justice de rappeler à l'ordre ou de sanctionner dans les règles de la loi», avancent de nombreux citoyens et élus.Lancée depuis 2011, l'opération de scannage des documents a pris le temps qu'il fallait avant de revenir sur la deuxième phase de saisie sur le réseau informatique. Au bon vieux temps des Bureaux arabes.Il suffit de rédiger «Bureau arabe» sur le Net, google.fr pour comprendre toute la genèse du phénomène bureaucratique qui continue de sévir même dans les temps modernes.Carte nationale d'identité, permis de conduire, passeport, dossiers d'héritage, ventes, achats, casiers judiciaires et certificats de nationalité et plus, sont touchés par les erreurs de transcription ou déformation des noms et prénoms à l'échelle nationale.En trois points, la bêtise humaine a commencé en premier depuis la création des «Bureaux arabes» dans les années 1844 par le colonialisme français afin d'enregistrer les noms et prénoms des Algériens, comme ils l'entendent, au point de ternir la noblesse de la vie humaine et citoyenne.Ensuite, l'administration nationale post-coloniale n'a jamais procédé à la rectification des noms, en plus de l'arabisation des fichiers qui ne traduisent pas fidèlement les transcriptions d'origine dans les deux sens.La troisième situation qui a compliqué la tâche, c'est l'opération d'informatisation du Fichier national de l'état civil qui a généré d'autres erreurs de transcription au point de laisser des milliers de citoyens courir entre les différentes administrations et les différents services de la justice, pendant plusieurs mois, voire des années, rien que pour rectifier une simple lettre ou nom ou prénom de la personne pour une erreur qui relève de l'administration ou d'absence d'archives.Par ailleurs, il y a lieu de souligner qu'au-delà du temps perdu dans les va-et-vient, les informations et orientations qui contribuent à l'amélioration du service public font souvent défaut. Halte à la bureaucratie.




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