Algérie

Le calvaire des abonnés d'Algérie Télécom et Seaal, d'El Achour



Outrés par le comportement de certaines administrations, des citoyens d'Alger-Ouest nous ont fait part de leur colère. Nous avons décidé de faire l'expérience pour toucher du doigt la situation et voir les motifs de ce courroux.Facture d'internet en main, mercredi, nous avons pris la direction de l'agence d'Algérie Télécom d'El-Achour (daïra de Draria dans le sud-ouest d'Alger). L'épreuve que vivent quotidiennement des milliers d'usagers du téléphone ou de l'internet qui font appel aux services publics est effectivement pénible. Montre en main, nous avons mis 3 heures 50 minutes, en fait une demie journée, pour arriver devant le guichetier et régler la facture d'internet. Nous sommes arrivés à 8h30 devant l'agence commerciale en question. L'agent de service nous a remis le ticket numéro 48. Comme tous les clients de cette agence, nous avons attendu dehors pendant 3h50mn, sous un soleil de plomb, notre tour. Nous avons relevé que plus de 90% des clients qui attendaient étaient porteurs de bavette. De plus, n'entrait devant le guichet qu'une personne à la fois. A l'intérieur de l'agence, le client est, en outre, loin de l'agent commercial. Alors l'histoire de la prévention contre le Covid-19 ne tient pas la route pour quasiment fermer une structure qui gère un portefeuille clients se comptant par centaines de milliers. Alors que s'agissant d'un retard de paiement de la facture internet, la connexion est systématiquement coupée. Aux alentours de cette agence, ça grondait. «Que voulez qu'on fasse ' Se plaindre ' Manifester' De toutes les façons ils ne nous écoutent pas», nous dit un homme dont l'âge avoisine les 75 ans. Par moments, la situation devenait électrique. Vers 10h30, un rapide tour à la Seaal de Sebala. On nous attribue un ticket dont le numéro dépasse 120, alors que seuls 58 clients ont payé leurs factures. Entre-temps le caissier nous informe que le système informatique est en panne. Dehors, une centaine de clients attendent. Un petit détour par l'agence commerciale de la Sonelgaz d'El-Achour. Il est clair que la prise en charge de la clientèle est meilleure. Il y a des agents en nombre. Avec un peu de patience (maximum une heure), on peut formuler une réclamation ou payer sa facture. De plus, les clients qui attendent ne le faisaient pas sous un soleil de plomb. Ils étaient à l'ombre. Retour chez Algérie Télécom. A 11h47, un policier en civil est descendu d'un véhicule aux couleurs de la Police nationale. L'agent portait un gilet sur lequel est écrit le nom de ce corps de sécurité. Il est entré directement. Personne ne lui demande d'attendre son tour et, ou de prendre un ticket, alors que des dames âgées attendaient, sous une chaleur suffocante pendant des heures, leur tour. A 12h10, il ressort souriant satisfait d'avoir réglé ses problèmes. 12h20, le numéro 48 est appelé. Une fois la facture réglée nous demandons à voir le directeur de l'agence. L'agent de service nous indique le préposé qui s'est occupé de notre facture. Avant de terminer notre première question sur le temps passé avant d'arriver jusqu'à lui, la réponse est vite venue. «Il vous faut une autorisation de notre direction générale pour que je puisse vous faire des déclarations.» Nous insistons sur le cas du policier qui est venu régler ses problèmes personnels, dans une entreprise publique destinée au large public et qui a été privilégié par rapport aux simples citoyens, des femmes âgées notamment. Il hausse les épaules et lâche : «C'est comme ça !» Avant de se raviser : «C'est n'est pas mon rôle de contrôler les entrées.» Puisque ce responsable refuse de répondre à notre question sur le temps passé à attendre pour régler une simple facture et le fait qu'un policier soit jugé supérieur aux simples citoyens.
Abachi L.


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