Algérie

Le calme' avant la confrontation


A la veille de la demi-finale explosive qui opposera, aujourd'hui, l'équipe nationale à celle d'Egypte, le climat est enclin au calme et à l'apaisement dans les deux pays. Contrairement à l'atmosphère belliqueuse qui avait prévalu en novembre 2009, la rencontre décisive de Benguela ne se jouera « que sur le terrain du football ». L'événement est d'ailleurs traité d'une manière inhabituellement pondérée par la presse des deux pays. Les deux parties semblent avoir assurément retenu la leçon de novembre 2009, ainsi que les répercussions de plusieurs mois de « guéguerre médiatico-diplomatique ». Les médias et les politiques appellent, depuis qu'une demi-finale Algérie-Egypte se profile à l'horizon, « au calme et à la retenue ». En Egypte, Al Ahram, appelait, dans son édition d'hier, à la nécessité d'aborder ce match sereinement, loin de tout déchaînement excessif de passions et de haine. « Il ne faut pas que les deux nations perdent de vue que ce n'est qu'un match de football, qui ne doit pas être récupéré et déborder du terrain », est-il affirmé. Al Goumhourya réitérait aussi ses appels à l'objectivité, en mettant en évidence les déclarations de divers officiels, dont le ministre de l'Information, qui intime l'ordre aux correspondants de presse de « ne pas laisser leurs émotions les éloigner de leur professionnalisme et de leur calme ». Le ministre argue par ailleurs que l'exploit footballistique, qu'il soit algérien ou égyptien, est avant tout « un succès pour les Arabes ». De même, et à l'instar de la presse algérienne, les quotidiens égyptiens n'ont pas manqué de rapporter l'entretien téléphonique qu'ont échangé les ministres des Affaires étrangères des deux pays. En une d'Al Goumhourya, les déclarations d'Ahmed Aboul Gheit, qui assure qu'un simple match de football, aussi important soit l'enjeu, ne saurait affecter les relations « sereines et apaisées » qui lient les deux « frères ». « Demain soir, il n'y aura qu'un vainqueur. Mais une défaite ne saurait diminuer du mérite des deux équipes », est-il rapporté. Oui, on la joue fair-play. Seulement, on a aussi quelque peu l'impression que ce calme n'est que « le calme qui précède la tempête », ou tout au moins qu'il n'est que de façade, voire même un tantinet hypocrite.Soufflant avec doigté le chaud et le froid, les commentaires doucereux côtoient des déclarations franchement hostiles. Comme les propos de la vedette des Pharaons, Mohamed Zidan, qui qualifie la confrontation avec les « guerriers du désert », et bien, justement, de « guerre ».Le plaisir du beau jeu avant tout !Un combat qui semble, du moins selon certains du pays du Nil, gagné d'avance, puisque les Rouges sont assurés de la victoire. A quoi est due cette crâne assurance ' « L'ambiance actuelle est un avantage sûr pour les Pharaons », est-il expliqué par un éditorialiste qui assène quelques piques fielleuses entre deux messages de paix fraternelle. Rendons à César ce qui lui appartient. Certains canards algériens ont aussi chargé « les frères ennemis » avant même sa qualification dans le carré d'as. Mais le « chauffage à blanc » des foules vertes ne semblent pas avoir pris cette fois-ci. Pour preuve, les réactions des internautes dans divers forums et sites d'échanges sont très loin du déchaînement de haine contre tout ce qui a trait à « Oum Dounya ». L'on préfère poster des vidéos sportives et des analyses techniques, plutôt que des déclarations de guerre. Et partout le même leitmotiv : « Le beau jeu avant tout ». « Le plaisir footballistique doit vaincre. » Du côté des citoyens et supporters des Pharaons, Bikya Masr leur donne la parole : « Nous soutiendrons avec ferveur les Verts en juin lors de la Coupe du monde. » L'un d'eux déclare qu'en dépit de tout ce qui « a été fait et dit l'année dernière, nous serons tous derrière l'Algérie pour qu'elle batte ses adversaires. Nous autres Arabes aimons dramatiser les choses. Mais à la fin, nous aimons nos frères arabes », affirme-t-il. Il conclut cependant : « Mais avant cela, nous devons gagner demain. » Comme quoi, même l'amour fraternel a ses limites'
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