Algérie

Le calendrier de la poste Fronton



Le calendrier de la poste                                Fronton
En dépit de nos avertissements éclairés et éclairants, il est désormais établi que nombre de nos compatriotes ont cru, mordicus, à la fin du monde annoncée pour le mois dernier.
Sinon, comment expliquer la terrible pénurie de calendriers et d'agendas qui affecte le pays ' D'habitude, en janvier, un de mes problèmes était de me débarrasser de tous ces calendriers ' muraux, de bureau, en poster ou à volets ', et de ces agendas ' journaliers, semainiers ou de poche ' qui, en instance d'offrande, garnissaient la malle de ma voiture. Là, rien de rien ! Ce qui corrobore la piste maya qui aurait puissamment frappé les entreprises et les imprimeries algériennes. On les comprend. En quoi un calendrier ou un agenda aurait-il pu servir en cas d'apocalypse ' Nous avons échappé à cette terrible perspective mais, malédiction alternative, nous le payons d'un déficit de supports de gestion du temps. Mais peut-être aussi ' ce qui innocenterait définitivement les Mayas ' n'avons-nous plus besoin de gérer le temps '
Ni même de le passer puisqu'il se passe de nous, poursuivant sa course universelle sans regard pour des gens qui lui manquent tant d'égard.
Même le calendrier de la poste a déserté notre monde. Ne parlons pas alors des étrennes remises aux facteurs qui ont disparu depuis longtemps, bien qu'elles continuent à figurer en vain dans les chapitres budgétaires de nombreuses entreprises. Une pensée à mon père qui affirmait que le facteur et le coiffeur étaient des personnes très importantes dans l'existence d'un individu, au motif que l'on confie ses secrets au premier et sa tête au second.
Et puisque nous parlons des petites choses de la poste, revenons sur la Grande-Poste d'Alger qui porte encore sur son frontispice la grande verrue métallique et électronique que des communicateurs en mal d'imagination ont cru devoir lui imposer. Nous n'avons pas voulu en reparler jusque-là, en raison de la grève qui touchait les postes. Mais maintenant qu'elle a pris fin, et bien nous dit-on, il n'y a pas de raison de ne pas revenir sur cette atteinte à l'un des monuments les plus emblématiques de la capitale, sinon du pays.
Des professeurs et étudiants de l'EPAU (Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme) auraient introduit une demande de classement historique de l'édifice. Des associations de défense du patrimoine, et notamment l'AASPPA (Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine) s'apprêteraient à lancer des actions dans ce sens. Pourquoi donc laisser toute cette jeunesse et ces bonnes volontés s'escrimer pour des choses pourtant si simples : affecter ailleurs l'écran lumineux planté sur la Grande-Poste et entamer la procédure de son classement dans le patrimoine culturel national ' Dans l'idéal, cela pourrait prendre une semaine. Dans notre réalité, disons un mois. Mais, bien sûr, si l'on s'appuie sur le calendrier maya, laissons donc la Grande-Poste s'écrouler !


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